La CGT reste empêtrée dans la crise: Le "parlement" de la centrale a rejeté mardi la liste de direction présentée par Philippe Martinez, qui comptait plusieurs proches du sortant Thierry Lepaon, et l'a chargé de présenter d'ici un mois une nouvelle équipe.
Le numéro un de la fédération de la métallurgie et l'équipe qu'il avait présentée n'ont pas obtenu les deux tiers de mandats nécessaires (57% de votes pour, 41% contre 1,5% d'abstention), a appris l'AFP de source interne.
Cette liste comprenait de nombreux proches de Thierry Lepaon, qui avait été contraint à la démission mercredi dernier après les révélations sur son train de vie.
M. Martinez, ancien de Renault Boulogne-Billancourt, la cinquantaine, dirige depuis 2008 la Fédération des métaux (la troisième de la CGT).
Il accepté de revenir devant le Parlement lors de sa prochaine réunion des 3 et 4 février en présentant une nouvelle équipe.
L?intrusion de M. Lepaon dans le processus de désignation et la présence de ses soutiens dans l'équipe proposée ont desservi le métallurgiste qui pourtant lui-même avait pris position pour la démission de Thierry Lepaon.
- Nouveau camouflet -
Le vote du CCN est un nouveau camouflet pour M. Lepaon. Après sa démission du poste de numéro un, il était resté membre de la commission exécutive, direction élargie, et avait gardé la main sur le choix de son successeur et de son équipe, au grand dam d'une partie de l'organisation.
Le CCN, composé des représentants des 33 fédérations et des 96 unions départementales, était réuni depuis la matinée à huis clos au siège de la centrale à Montreuil près de Paris.
De nombreuses fédérations, notamment les services publics, la première de la CGT, et la Santé (la deuxième) avaient déjà annoncé qu'ils voteraient contre M. Martinez et sa liste qui apparaissaient comme les candidats de Thierry Lepaon.
Ainsi, Colette Duynslaeger, numéro un de la Fédération de La Poste, proposée au poste d'administratrice-trésorière, était un soutien de M. Lepaon et loin de faire consensus.
Le poids des grandes fédérations est prépondérant - puisque le vote est sur mandats.
La centrale est très divisée puisque une majorité de fédérations - métaux -poste - et d'unions départementales font partie des 57% qui ont apporté leurs voix au métallurgiste.
Le peu de délai laissé au CCN pour décider de son choix avait ajouté à la confusion et au mécontentement.
Déjà lundi soir, la Commission exécutive (direction élargie) avait accepté de présenter la candidature de Martinez et de son équipe à une courte majorité- 28 voix pour, 18 contre et 6 abstentions - et après de vifs débats.
Ce n'est pas la première fois que parlement de la CGT s'oppose à son exécutif. Il avait rejeté le 31 mai 2012 la candidature de Nadine Prigent présentée par Bernard Thibault et avait mis en minorité en mai dernier Thierry Lepaon sur son projet de restructuration de la NVO, le magazine de la centrale.
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