Manuel Valls, a appelé mardi tout à la fois à lutter contre l'antisémitisme et à protéger les "compatriotes musulmans", dans son discours devant l'Assemblée nationale lors d'une séance spéciale d'hommage aux victimes des attentats.
"L'Histoire nous l'a montré, le réveil de l'antisémitisme, c'est le symptôme d'une crise de la démocratie, d'une crise de la République () Les actes antisémites connaissent en France une progression insupportable. Il y a les paroles, les insultes, les gestes. Les attaques ignobles, comme à Créteil, il y a quelques semaines, qui () n'ont pas soulevé l'indignation qui était attendue par nos compatriotes juifs", a déclaré le Premier ministre, interrompu par les applaudissements.
"Comment accepter, qu'en France, terre d'émancipation des juifs, il y a deux siècles, mais qui fut aussi, il y a 70 ans, l'une des terres de son martyre, comment peut-on accepter que l'on puisse entendre dans nos rues crier +mort aux juifs+?", a lancé Manuel Valls.
"Nous devons nous rebeller, et en posant le vrai diagnostic. Il y a un antisémitisme que l'on dit historique () mais il y a surtout, a-t-il ajouté, ce nouvel antisémitisme qui est né dans nos quartiers () sur fond d'internet, de paraboles, de misère, sur fond de détestation de l?État d'Israël, et qui prône la haine du juif, de tous les juifs. Il faut le dire. Il faut poser les mots pour combattre cet antisémitisme inacceptable".
"Sans les juifs de France, la France ne serait plus la France () Nous ne l'avons pas assez dit! Nous ne nous sommes pas assez indignés", a poursuivi le Premier ministre.
"Comment accepter que dans certains établissements, collèges ou lycées, on ne puisse pas enseigner ce qu'est la Shoah?", s'est-il indigné.
Manuel Valls a enchaîné aussitôt pour relever que "l'autre urgence, c'est de protéger nos compatriotes musulmans. Ils sont aussi inquiets".
"Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables, a-t-il dénoncé, se sont produits ces derniers jours. Là aussi, s'attaquer à une mosquée, à une église, à un lieu de culte, profaner un cimetière, c'est une offense à nos valeurs".
"L'islam est la deuxième religion de France. Elle a toute sa place en France", a-t-il souligné.
"Et notre défi, pas en France, mais dans le monde, c'est de faire cette démonstration. La République, la laïcité, l'égalité hommes-femmes, sont compatibles avec toutes les religions sur le sol national qui acceptent les principes et les valeurs de la République", a-t-il lancé, de nouveau longuement applaudi.
"Cette République, a averti le Premier ministre, fera preuve de la plus grande fermeté, de la plus grande intransigeance, face à ceux qui tentent, au nom de l'Islam, d'imposer une chape de plomb sur des quartiers, de faire régner leur ordre, sur fond de trafic et sur fond de radicalisme religieux. Un ordre dans lequel l'homme domine la femme et où la foi l'emporterait sur la raison".
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