Le policier abattu le mercredi 7 janvier dans les locaux du journal Charlie Hebdo, était Franck Brinsolaro (SPHP), 49 ans, chargé de la sécurité rapprochée de Charb, dessinateur et directeur de la publication de l'hebdomadaire satirique.
Le policier d'élite est le père de deux enfants et l'époux d'ingrind Brinsolaro, rédactrice en chef du journal l'Eveil Normand à Bernay. Il résidait dans la commune de Verneusses dans le département de l'Eure.
Hommage de François Hollande
Le mardi 13 janvier, un hommage national a été rendu aux trois policiers morts en service sur la place Louis Lépine de la préfecture de police de Paris.
Le président de la république, François Hollande, a prononcé un discours très long et très dense dans lequel il a retracé le parcours du policier normand.
Un vibrant hommage...
"Franck Brinsolaro. Lui, il était policier depuis longtemps. Enfin, depuis 1986 exactement. Franck était entré très jeune dans la police, en tant que gardien de la paix tout comme son frère jumeau, Philippe. Il avait d’abord exercé son métier en tenue en région parisienne, dans la brigade de surveillance de voie publique de Bobigny, puis au sein de la BAC de Seine-Saint-Denis. Il avait réussi, à force de travail, l’épreuve de sélection pour entrer dans le service de protection des ambassades et de ce que l’on appelle les missions de protection rapprochée. Il était devenu l’un de ces policiers qui sont spécialement entrainés pour la sécurité des personnalités menacées ou exposées à des risques spéciaux.
Les personnes avaient confiance en lui
Ce métier requiert un sang froid, une psychologie, un sens aigu de l’observation. Cette compétence, ces qualités, Franck Brinsolaro les possédaient au plus haut point. Il se signalait par des qualités humaines appréciées de ses collègues, mais aussi des personnalités qu’il avait mission de protéger.
Vous savez, cette capacité d’empathie, cette gentillesse, cette attention aux détails minutieux qui peut effectivement représenter un risque s’il n’y a pas cette vigilance de tous les instants.
Les personnes qu’il a protégées tout au long de sa carrière avaient confiance en lui. Je pense au magistrat antiterroriste du parquet de Paris, au président du consistoire israélite, je pense aussi à nos représentants dans les ambassades, ces diplomates qui sont exposés aux contextes les plus délicats et les plus dangereux.
Kaboul, Cambodge, Congo... Charb
À Kaboul, en 1996, Franck Brinsolaro a assuré le regroupement et l’évacuation de 46 ressortissants français alors exposés sous le feu des Talibans. Déjà, il avait affronté le terrorisme. L’année suivante, il est chargé avec son équipe de sécurité de l’ambassade de France au Cambodge, de protéger nos ressortissants. L’ambassade reçoit 36 obus. Il fait face. En 2005 au Congo, il permet l’évacuation de 35 enfants qui sont menacés lors d’affrontements armés entre les forces loyalistes et les rebelles.
Et c’est en raison de cette très grande expérience que lui avait été confiée la responsabilité de protéger Stéphane Charbonnier, Charb, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo.
Une semaine sur deux, il l’accompagnait partout, à la rédaction, dans ses déplacements, dans ses visites auprès de ses amis. Il le laissait juste à la porte de la maison. Et encore, il y pénétrait aussi chaque fois qu’il pensait qu’il y avait un risque.
Des relations d’amitié s’étaient nouées au fil des mois entre ces deux hommes, Franck et Stéphane, comme avec le reste de la rédaction de l’hebdomadaire. Il était policier et il était quasiment membre d’une rédaction. Une situation exceptionnelle, que lui seul pouvait comprendre parce qu’en épousant Ingrid, rédactrice en chef d’un journal, L’Éveil Normand, il était en quelque sorte entré dans la famille des journalistes.
Un ultime réflexe
Lorsque les terroristes font irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, Franck Brinsolaro, dans un ultime réflexe, riposte pour défendre ceux qui l’entoure.
Il est mort l’arme au poing. Les autres n’avaient que leurs crayons.
Il est mort pour la Liberté, pour la liberté d’expression, celle qui va jusqu’à l’insolence, jusqu’à l’impertinence pour mieux exprimer l’indépendance. C’est au nom de cette Liberté que nous sommes la République.
#Hommage National à Ahmed, à Clarissa et à Franck, nos camarades policiers morts en service. #JeSuisPolicier pic.twitter.com/jFePAmnD2x
— GendarmerieNationale (@Gendarmerie) 13 Janvier 2015
"Ahmed, Clarissa et Franck sont morts pour que nous puissions vivre libres" - @fhollande http://t.co/KzepUwAvZC pic.twitter.com/T1i8IslOrE
— Élysée (@Elysee) 13 Janvier 2015
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