La dépouille du policier Ahmed Merabet, assassiné le 7 janvier en marge de l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, est arrivée mardi à bord d'un corbillard, fendant une foule silencieuse de quelques centaines de personnes réunies au cimetière musulman de Bobigny (Seine-Saint-Denis), a constaté un journaliste de l'AFP.
Le cercueil de ce fonctionnaire, qui devait fêter ses 41 ans le 8 février, était recouvert d'un drapeau français et entouré de trois hommes portant des petits coussins bleus ornés de son képi et de ses décorations. Son inhumation doit débuter vers 13H00.
"J'ai perdu un ami gentil, respectueux, serviable", a déclaré à l'AFP visiblement émue Yamina Zenasni, amie d'Ahmed depuis 15 ans. "C'est un héros. On ne doit pas tuer les gens, plus jamais ça".
Proches, amis et élus locaux, certains avec des pancartes "Je suis Ahmed", devaient ensuite se rassembler sous une grande tente blanche avec des tapis de prières, installée à côté d'une mosquée à la coupole dorée qui jouxte le cimetière, pour assister à la prière.
Affecté depuis huit ans au commissariat du XIe arrondissement, ce fonctionnaire a été tué à bout portant en pleine rue par l'un des frères Kouachi, mercredi dernier, quelques minutes après l'attaque à la kalachnikov de l'hebdomadaire.
Son assassinat, alors qu'il se trouvait blessé sur le trottoir, a été filmé et largement diffusé sur la toile, où de nombreux internautes ont fait part de leur émotion, en reprenant l'expression "Je suis Ahmed".
La famille Merabet, originaire d'Algérie, est installée dans la commune de Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis depuis 1955: le père, décédé il y a 20 ans, travaillait pour la société Le Bronze Industriel, la mère a élevé les six enfants de la fratrie, qui sont tous nés en France. Ahmed était le quatrième.
Deux autres policiers ont été tués la semaine dernière par les jihadistes Amédy Coulibaly, Chérif et Saïd Kouachi. François Hollande a rendu hommage aux trois fonctionnaires dans la matinée à la Préfecture de police de Paris, déclarant qu'ils étaient "morts pour que nous puissions vivre libres".
Ahmed Merabet "savait mieux que quiconque que l'islamisme radical n'a rien à voir avec l'islam et que le fanatisme tue des musulmans", a notamment dit à son égard le chef de l'Etat.
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