Manuel Valls a fait part vendredi soir d'"une forme de soulagement" après la mort des trois auteurs des attentats qui ont frappé la France depuis mercredi, tout en appelant à ne pas "baisser la garde" car "nous pouvons encore subir ces attaques".
"Il y a une forme de soulagement ce soir" () "cela aurait pu être plus long et encore plus dramatique", a souligné le chef du gouvernement sur TF1.
"Il y a un soulagement car les terroristes ont été mis hors d'état de nuire grâce au travail remarquable" des forces de l'ordre et des unités d'élite de la police et de la gendarmerie, qui sont "des professionnels et des héros", a-t-il salué.
La double décision d'assaut contre les auteurs a été prise par François Hollande vendredi après-midi lors de la réunion de crise à l'Elysée qui réunissait le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, et Christiane Taubira, la garde des Sceaux, a-t-il précisé.
Les gendarmes et les policiers ne pouvaient pas d'ailleurs faire "autrement" que de tuer les trois auteurs des attentats commis en France depuis mercredi, qui cherchaient eux-mêmes à les tuer, a souligné Manuel Valls un peu plus tard sur BFM TV.
Les deux frères Kouachi et un de leurs proches, Amedy Coulibaly, qui se sont revendiqués d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique, ont été tués vendredi dans deux assauts simultanés menés par le GIGN et le Raid à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) et dans un supermarché casher dans l'est parisien. Quatre otages ont été retrouvés morts après l'assaut à Paris.
Depuis l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo mercredi, qui a bouleversé le monde entier, le bilan total est de 20 morts dont les trois auteurs.
- 'Un devoir de vérité' -
"Jamais la France n'avait connu trois attaques en trois jours", a souligné Manuel Valls, en reconnaissant qu'"il y aura un avant et un après ce qui s'est passé". "Nous pouvons encore subir ces attaques", a toutefois averti le Premier ministre, en voulant "dire la vérité", qui est que la France fait aujourd'hui "face à un défi terroriste sans précédent".
Le gouvernement a également "un devoir de vérité" concernant le déroulé des trois derniers jours marqués par ces attentats et ces prises d'otages sans précédent en France.
"Il y a une faille bien évidemment. Quand il a 17 morts, c'est qu'il y a eu des failles", a-t-il reconnu sur BFM TV.
"C'est pour cela que nous devons tirer des leçons, analyser de près ce qui s'est passé. Nous le devons, ce devoir de vérité, aux victimes, à leurs familles et à nos compatriotes", a promis Manuel Valls sur TF1.
François Hollande a demandé au gouvernement, mais aussi "avec l'ensemble des groupes parlementaires", de travailler "s'il le faut" à "de nouveaux dispositifs", a-t-il souligné.
Mais si la France a "engagé une guerre contre le terrorisme", elle ne mène "pas une guerre contre une religion, pas une guerre contre l'islam", a-t-il dit.
"Nos compatriotes, il faut dire les choses clairement, nos compatriotes musulmans ont peur aujourd'hui. L'un de mes meilleurs amis me disait qu'il avait honte d'être musulman aujourd'hui. Il ne faut pas qu'il ait honte", s'est ému le Premier ministre.
Manuel Valls est également revenu sur TF1 sur la controverse provoquée par l'absence d'invitation de Marine Le Pen et du FN au grand rassemblement de dimanche à Paris. Cette marche républicaine est "d'abord une manifestation citoyenne" et il n'appartient pas à l'exécutif d'y inviter les partis politiques, a dit M. Valls, qui espère "des millions de personnes" dans les rues de France dimanche.
Des "moyens de sécurité massifs" seront mis en place dimanche pour la "marche républicaine" organisée à Paris mais aussi en province, a-t-il dit.
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