Le suspect de la fusillade de Montrouge (Hauts-de-Seine) qui a coûté la vie à une policière a été identifié et les enquêteurs ont établi une "connexion" entre l'homme et les deux jihadistes accusés de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo, a-t-on appris vendredi de sources policières.
"Les récentes et toutes dernières avancées de l'enquête ont permis d'établir une connexion" entre les auteurs présumés de l'attaque contre Charlie Hebdo qui a coûté la vie à douze personnes mercredi et le suspect de la fusillade de Montrouge, selon ces sources qui incitent par ailleurs les médias "à la prudence".
Jusqu'alors, les autorités estimaient qu'il n'y avait "pas de lien" établi entre ces affaires même si le parquet antiterroriste avait été saisi des deux dossiers.
Deux interpellations ont eu lieu vendredi matin dans "l'entourage très proche" du tireur présumé de Montrouge, selon des sources proches du dossier. Ces opérations qui se sont déroulées dans le quartier réputé sensible de la Grande Borne à Grigny "concernent le cadre familial de l'individu recherché", a précisé à l'AFP le maire de Grigny, Philippe Rio.
L'enquête "avance", avait assuré un peu plus tôt le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sans donner plus de précisions.
Deux autres personnes, arrêtées jeudi, sont toujours en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire des Hauts-de-Seine dans le dossier de Montrouge. "Rien ne prouve à ce stade qu'elles soient impliquées dans les faits", a rappelé une source policière.
Une policière municipale de 26 ans, encore stagiaire, a été tuée dans cette fusillade et un agent de la voirie a été grièvement blessé.
Jeudi, vers 07H50, deux véhicules sont impliqués dans un accident de la circulation. Police municipale et voirie sont appelées sur les lieux. Peu après 08H00 des coups de feu éclatent. La policière municipale est touchée à la gorge et l'agent de la voirie blessé.
C'était "une scène de panique", a relaté un habitant de la rue, Ahmed Sassi, 38 ans, réveillé par "deux détonations". Depuis la fenêtre de sa cuisine, il raconte avoir vu un fonctionnaire de police "debout dans la rue. Un homme en habit sombre lui a tiré dessus à bout portant, tout en continuant à courir".
Le tireur était porteur au moment des faits d'un gilet pare-balles, d'une arme de poing et d'un fusil mitrailleur. Il s'est enfui à bord d'une Clio retrouvée dans la matinée à Arcueil (Val-de-Marne).
L'enquête pour assassinat et tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris. La Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sont en charge du dossier.
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