Les startups françaises sont très présentes dans les objets connectés, plusieurs d'entre elles argumentant qu'ils sont là pour durer si leur électronique répond à un vrai besoin et sait se faire oublier.
Le nombre d'objets "intelligents" dans le monde pourrait atteindre 50 milliards d'ici 2020, soit 25 fois plus que le nombre actuel de smartphones en utilisation, selon des estimations de l'équipementier en télécoms Cisco.
Brosse à dents, porte-biberon, patins à roulette ou réfrigérateurs: ils sont déjà partout au salon d'électronique grand public de Las Vegas, International CES.
A terme, les objets "seront tous connectés mais on n'y pensera même plus, comme vous n'imaginez pas que votre PC ne soit pas connecté", avance Eric Carrel, président et co-fondateur de Withings.
Cette société basée en région parisienne est l'une des entreprises françaises, particulièrement nombreuses cette année au salon, qui portent haut les couleurs de ce marché.
Sa montre "Activité" ressemble pourtant à s'y méprendre à une montre normale, avec son écran rond et son premier cadran à aiguille qui donne l'heure. Un deuxième cadran plus petit à l'intérieur indique à l'utilisateur, toujours avec une aiguille, où il en est de son objectif quotidien d'activité, basé sur un nombre de pas à parcourir.
"Je n'ai pas besoin d'avoir un deuxième smartphone au poignet", fait valoir M. Carrel: la montre enregistre plein de données (distances parcourues mais aussi calories brûlées, qualité du sommeil) mais ne fournit directement, en un coup d'oeil, que des informations simples, les détails étant eux toujours disponibles dans une application pour smarphone.
Withings a mis l'accent sur l'apparence de son produit, dont le bracelet utilise le cuir des tanneries alsaciennes Haas, également utilisé pour certains produits des groupes de luxe Hermès ou Vuitton.
"On ne va pas l'utiliser seulement quelques semaines", mais "c'est un produit qui va rentrer naturellement dans notre vie, qu'on va avoir plaisir à porter longuement", assure M. Carrel.
- Intégrer aux habitudes -
Un problème en effet de beaucoup d'objets connectés "qui se rajoutent au quotidien", à commencer par les bracelets fitness, c'est qu'on s'en lasse après quelques mois et qu'ils "deviennent de l'ordre du gadget", relève Antoine Ormières de la société Cityzen Science, basée à Paris et spécialisée dans les textiles connectés.
"L'intégration (à des accessoires connus) et le fait de cacher la technologie va permettre leur acceptation", ajoute-t-il.
Cityzen Science, qui travaille avec des clubs sportifs, présente au CES un T-shirt pour courir et un cuissard de vélo qui surveillent le rythme cardiaque ou la cadence de pédalage, mais se lavent normalement en machine à 40 degrés
Leur connectivité repose sur des fils conducteurs élastiques brevetés, qui sont tissés dans le textile. La startup travaille aussi sur la miniaturisation des capteurs intégrés aux vêtements, encore actuellement de quelques centimètres, pour qu'ils soient eux aussi "tissés sur le métier des fabricants de textile", selon Patrice Pérez, un de ses chefs de projet.
- Service rendu -
Au-delà de l'enregistrement de données sur l'activité ou la santé, les objets connectés doivent aussi pour séduire répondre à un vrai besoin.
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