Au moins 20 personnes ont été tuées et 23 autres blessées dans un attentat à la voiture piégée mercredi devant l'académie de police dans le centre de Sanaa, a annoncé le gouverneur de la ville, Abdel Kader Hilal.
"Vingt personnes sont tombées en martyrs et au moins 23 autres ont été blessées dans un attentat terroriste commis à l'aide d'une voiture piégée à l'entrée de l'académie de police", a déclaré M. Hilal à l'agence officielle Saba.
Il a ajouté qu'il s'agissait d'un premier bilan de l'attentat dressé par le bureau du gouvernorat en charge de la santé publique. L'attentat a visé des candidats venus s'inscrire à l'académie de police, a-t-il indiqué.
Un correspondant de l'AFP, arrivé sur place peu après l'attentat, a décrit des scènes d'horreur. Des morceaux de chair humaine jonchaient le trottoir mêlés à des débris de véhicules soufflés par la force de l'explosion.
L'attentat a été commis, selon le correspondant de l'AFP, à l'aide d'un minibus qui a fini en un amas de ferraille. La bombe a été déclenchée à distance, selon un responsable des services de sécurité. Auparavant, l'agence Saba avait fait état de dizaines de morts et de blessés, sans donner de bilan précis.
Le dernier attentat commis au Yémen a visé dimanche un rassemblement de miliciens chiites à Dhamar, au sud de Sanaa, faisant quatre morts. Un autre attentat anti-chiite avait fait 49 morts le 1er janvier à Ibb, dans la centre du Yémen.
Cette attaque commise par un kamikaze avait visé des partisans de la milice chiite d'Ansaruallah qui participaient à une cérémonie religieuse.
Par ailleurs, deux chefs tribaux et quatre membres de leur escorte ont été tués mardi dans une embuscade tendue par des hommes armés non-identifiés dans la région de Baïda, dans le centre du pays, selon Saba.
Le Congrès populaire général, parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, a affirmé dans un communiqué que ces chefs tribaux faisaient partie de ses dirigeants et condamné l'attaque.
Il a rendu les autorités responsables du relâchement des mesures de sécurité qui favorisent "les violences quasi-quotidiennes" dans le pays.
Dans un autre incident, des miliciens chiites armés ont fait irruption mardi soir dans la résidence à Sanaa du président du conseil d'administration du quotidien officiel As-Saoura et l'ont forcé à présenter sa démission.
Ce dernier, Fayçal Karam, a déclaré, selon Saba, n'avoir eu de choix que de présenter sa démission et la ministre de l'Information, Nadia Sakkaf, a protesté auprès des miliciens chiites contre cette action et décidé de porter plainte auprès de la justice.
La milice d'Ansaruallah, partie de son fief à Saada, dans le nord du Yémen, a lancé au début de l'année une offensive fulgurante qui lui a permis de prendre le contrôle de la capitale Sanaa le 21 septembre, puis d'élargir son influence progressivement vers l'ouest et le centre du Yémen.
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