La ministre de la Santé Marisol Touraine a confirmé mardi que l'extension du tiers payant prévue dans son projet de loi sur la santé serait "évidemment maintenue" et estimé que le boycott de l'utilisation de la carte vitale par les médecins grévistes "ne serait pas responsable".
"Le tiers payant est un élément fondamental de cette loi" et "évidemment qu'il sera maintenu", a insisté Marisol Touraine interrogée sur BFM TV et RMC. Elle s'est engagée à mettre en place un système "simple", "rapide et efficace".
"C'est une avancée", a soutenu la ministre de la Santé qui défendait la généralisation du tiers payant aux consultations chez les médecins libéraux, un volet contenu dans son projet de loi très décrié à l'origine d'un mouvement de grève chez les médecins depuis le 23 décembre.
"C'est un élément soutenu par les associations de patients, par les associations de consommateurs, par les organisations syndicales", a-t-elle souligné.
"Autour d'un Français sur trois dit que pour des raisons financières il a renoncé à des soins ou qu'il va à l'hôpital parce qu'il n'avance pas les frais", a rappelé la ministre.
Concernant l'appel au boycott de l'utilisation de la carte vitale lancée par les syndicats de médecins, Mme Touraine a estimé que "ce ne serait pas responsable vis-à-vis de leurs patients".
"Environ 92% des actes sont télétransmis", a-t-elle indiqué, "concrètement on passera de 4-5 jours de remboursement à plusieurs semaines".
Elle a rappelé aussi que les médecins sont rémunérés pour la télétransmission.
Tout en récusant toute sanction "aujourd'hui" des médecins refusant d'utiliser la carte vitale, la ministre a toutefois prévenu que les praticiens avaient "plutôt intérêt à télétransmettre".
"Je n'imagine pas qu'ils ne se préoccupent pas de la situation dans laquelle sont les patients", a-t-elle ajouté en appelant "à la responsabilité de chacun".
Marisol Touraine a par ailleurs indiqué qu'elle allait recevoir mardi et mercredi des représentants syndicaux.
Affirmant n'avoir "cessé d'être en contact" avec les syndicats de médecins, elle s'est félicitée de "progrès assez considérables" accomplis "sur d'autres aspects de la loi".
La ministre a précisé que des "articles" de son projet de loi allaient "être aménagés et réécrits" notamment "sur la manière dont on organise les relations entre les professionnels dans les territoires".
Les médecins "avaient le sentiment que c'était l'Etat ou les agences régionales de santé qui allait leur dicter ce qu'il fallait faire", a-t-elle poursuivi.
"Le travail est en train de se faire d'une manière qui permette de lever les ambiguïtés", a-t-elle conclu.
L'examen du projet de loi santé au Parlement est prévu en avril.
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