Silhouette frêle d'adolescent, l'unique accusé des attentats de Boston a fait face lundi pour la première fois aux jurés potentiels qui devront décider s'il doit ou non être exécuté.
Vingt mois après le carnage du double attentat du marathon, qui avait fait trois morts et 264 blessés dans cette ville du nord-est des Etats-Unis, son procès s'est ouvert au tribunal fédéral de Boston par la sélection des jurés, au milieu de mesures de sécurité renforcées.
Les débats devraient commencer le 26 janvier, a précisé le juge fédéral George O'Toole, ajoutant que le procès devrait durer de trois à quatre mois.
Djokhar Tsarnaev, 21 ans, jeune musulman d'origine tchétchène naturalisé américain en 2012, risque la peine capitale pour ces attentats, les plus graves depuis le 11-Septembre aux Etats-Unis.
Chemise et pull sombre, pantalon clair, tignasse rebelle et petite barbe, Tsarnaev, extrêmement pâle, regardait lundi tour à tour le juge et le sol, semblant vouloir éviter les jurés potentiels qui lui faisaient face. Un premier groupe de 200 à 250 avait été convoqué dans la matinée, un deuxième a suivi en début d'après-midi.
Le juge George O'Toole leur a brièvement expliqué pourquoi Tsarnaev était jugé, et ajouté que, s'ils étaient retenus, ce serait à eux de décider entre peine de mort et réclusion à perpétuité.
Et il a insisté sur la nécessité de composer un "jury cherchant la vérité, honnête et impartial".
- Ni télévision, ni journaux -
Il leur a ordonné de ne parler à personne de l'affaire, de ne pas lire les journaux ou regarder la télévision en relation avec le procès, de ne pas faire de recherches sur Google et de ne pas aller sur les réseaux sociaux.
Les jurés ont dû ensuite remplir un questionnaire, qui servira aux avocats et procureurs pour un fastidieux processus d'élimination, jusqu'à la composition du jury de 12 personnes et six suppléants.
Tsarnaev est accusé d'avoir déposé, avec son frère aîné Tamerlan, 26 ans, deux bombes artisanales qui avaient explosé près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston le 15 avril 2013.
Le carnage avait traumatisé la ville de 646.000 habitants, et la défense de Tsarnaev avait demandé en vain ces derniers mois que le procès ait lieu ailleurs.
Elle avait fait valoir que la majorité des Bostoniens et résidents alentour avaient entendu parler de près ou de loin des attentats, et qu'il serait impossible de composer un jury impartial.
Le juge O'Toole a refusé, mais la sélection des jurés se fait à partir d'un groupe particulièrement important de 1.200 personnes qui doivent se présenter d'ici à mercredi au tribunal.
Le procès sera ensuite ajourné jusqu'à la fin de la semaine prochaine, avant que soit affinée la sélection.
Tous les jurés doivent être ouverts à la possibilité de la peine capitale, car la condamnation finale doit être prise à l'unanimité.
Le procès est assuré de remuer des souvenirs encore douloureux à Boston.
Certaines victimes, comme Liz Norden, dont deux fils ont été amputés, se sont promises ne pas manquer une journée des débats, pour essayer de comprendre.
"Je le veux mort", a-t-elle confié à l'AFP, expliquant que les attentats avaient détruit sa vie.
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