Pilote de course sur deux puis quatre roues durant plus de trois décennies et symbole du renouveau français en Formule 1, Jean-Pierre Beltoise s'est éteint à 77 ans lundi des suites d'un accident cérébral alors qu'il était en vacances au Sénégal.
"C'est une perte immense pour le sport automobile et pour la France", a commenté Henri Pescarolo, de cinq ans son cadet et aussi populaire que "Bébel" lors de ces années "Matra" si périlleuses.
Limiter son palmarès à sa seule victoire en F1, lors du Grand Prix de Monaco en 1972 sous une pluie battante au volant d'une BRM, serait particulièrement injuste pour ce pilote qui, dès son plus jeune âge, a fait preuve d'un grand éclectisme.
Aussi à l'aise sur un 50 cc Kreidler que sur une 500 cc Matchless, il a commencé sa carrière par 11 titres de champion de France motocycliste en quatre saisons (1961-1964).
Troisième du Grand Prix de France avec le Kreidler et 6e au Championnat du monde 50 cc en 1964, Beltoise avait déjà un pied dans l'automobile depuis l'année précédente. En 1963 il remportait l'indice énergétique aux 24 Heures du Mans, au volant d'une modeste René Bonnet.
La prestigieuse course mancelle ne devait cependant pas lui réussir plus que ça puisqu'en dépit de quatorze participations, son meilleur résultat, aura été une place au pied du podium en 1969 au volant d'une Matra MS650 avec Piers Courage, pilote anglais de F1 décédé en course à Zandvoort en 1970.
- Binôme Matra-Beltoise -
Une association avec Matra - avec qui il participa à son premier Grand Prix de F1 en 1966 - qui symbolisait l'apparition d'une nouvelle génération de pilotes - avec son beau-frère François Cevert, Johnny Servoz-Gavin ou Henri Pescarolo - après une longue disette.
En effet, les derniers exploits tricolores en F1 remontaient à Maurice Trintignant, premier Français a remporter un Grand Prix (Monaco 1955 sur Ferrari) ou à Jean Behra qui devait se tuer au début des années 60, en lever de rideau du Grand Prix d'Allemagne, au volant d'une Porsche.
Les années 60 devaient d'ailleurs figurer parmi les plus dangereuses pour les pilotes de course auto ou moto, la puissance des moteurs progressant extrêmement rapidement alors que la sécurité des circuits stagnait.
En 1964, lors de 12 Heures de Reims, Beltoise échappa de peu à la mort contrairement à de nombreux pilotes de cette époque comme Jim Clark, Jochen Rindt ou François Cevert. En huit saisons - de 1967 à 1974 - Beltoise incarna le panache à la française, s'alignant lors de 85 Grands Prix et montant à huit reprises sur le podium.
Une fois sa carrière terminée dans la catégorie reine, son grand pouvoir d'adaptation lui a permis de signer douze succès en Sport-prototype puis d'engranger encore vingt-quatre victoires en Tourisme GT et douze en courses de côte, huit en rallycross avant de passer le drapeau à damiers pour la dernière fois à Pau en 1993.
Très impliqué dans la sécurité routière, en collaboration avec le Conseil général de la Charente-Maritime, il a conçu le Circuit de Haute Saintonge pour l'éducation de tous à la "bonne conduite citoyenne" et pour "vivre les loisirs mécaniques avec une approche moderne en phase avec les objectifs du Développement Durable".
Un sens inné de la sécurité qui lui avait probablement permis, avec un peu de chance, de ne pas rejoindre ses camarades de course trop précocement.
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