François Hollande, qui a placé sa rentrée sous le signe de la combativité, de l'"audace" et de la "confiance", poursuit ce lundi dans la matinale de France Inter une offensive médiatique entamée quatre jours plus tôt avec ses voeux aux Français.
Invité du "7/9" de la radio publique, le chef de l'Etat répondra pendant deux longues heures aux questions des journalistes puis des auditeurs, balayant l'ensemble du spectre de l'action présidentielle, selon l'Elysée.
Il enchaînera à 10H00 avec un Conseil des ministres avancé à lundi et qui réunira le gouvernement au grand complet, manière de "marquer la mobilisation de l'exécutif, de retour aux affaires" après la trêve des confiseurs, souligne son entourage.
Puis il présentera ses voeux au gouvernement, l'occasion de tracer la feuille de route pour l'année à venir.
"L'idée est de préciser et de compléter les priorités annoncées lors de son allocution de 31 décembre", souligne un proche du président, qui assume une "volonté de prendre la main, d'occuper le terrain médiatique et de +faire+ l'agenda".
A la différence des voeux du 31 décembre 2013 qui avaient porté un an plus tôt sur les fonts baptismaux le pacte de responsabilité, cette nouvelle offensive médiatique n'est toutefois assortie d'aucune annonce ou promesse majeure.
Toutefois, "les réformes lancées pour 2015, comme la loi Macron sur la croissance et l'activité", contre laquelle son ex-ministre Cécile Duflot (EELV) a sonné la charge dimanche, mais aussi "la loi sur la santé ou celle sur la fin de vie nécessitent une mobilisation", fait valoir l'Elysée qui souligne la volonté du président "de revenir sur ces sujets pour mobiliser l'exécutif dans son ensemble, la majorité parlementaire et, au-delà, tous les Français".
François Hollande devrait aussi évoquer le "compte pénibilité" entré en vigueur au 1er janvier, apportant quelques précisions sur sa mise en oeuvre face à la grogne des patrons qui dénoncent une "usine à gaz".
Et, toujours selon son entourage, il "aura à coeur de revenir sur la question des valeurs", comme il l'a fait une nouvelle fois dans son allocution de la Saint-Sylvestre, lançant une mise en garde face aux "menaces qui montent et qui inquiètent" et ont pour nom "terrorisme, communautarisme, fondamentalisme" mais aussi "conservatismes" et "populismes".
- Cap sur la conférence sur le climat -
Au chapitre international, François Hollande "détaillera la stratégie de la France pour la préparation de la conférence mondiale sur le climat qui se réunira à Paris en décembre 2015".
Il s'en est encore entretenu vendredi à l'Élysée avec Nicolas Hulot, son "envoyé spécial pour la protection de la planète" à quelques semaines d'un déplacement prévu fin février aux Philippines et qui doit être largement consacré à ces questions dans l'un des pays les plus menacés par les conséquences du réchauffement climatique.
Le président reviendra aussi sur l'action diplomatique de la France au Moyen-Orient et sur la crise ukrainienne, l'occasion sans doute de confirmer sa participation à la rencontre annoncée par le président ukrainien Petro Porochenko pour le 15 janvier à Astana (Kazakhstan) avec le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel.
Sur l'Europe, il devrait mentionner une intensification de la concertation franco-allemande à quelques semaines d'un sommet européen convoqué le 12 février tandis que Bruxelles travaille d'arrache-pied au plan Juncker, qui prévoit 315 milliards d'investissements en Europe dans les trois ans.
Le président a préparé cette émission depuis vendredi, déjeunant à deux reprises avec ses "sept mercenaires" de l'Elysée, les chefs des pôles diplomatique, politique, économique ou bien encore de la communication, rejoints samedi par Thierry Lataste, son nouveau directeur de cabinet, qui succède à Sylvie Hubac.
Mais il a multiplié aussi les échanges avec le Premier ministre Manuel Valls et plusieurs membres du gouvernement dont Ségolène Royal (Ecologie), Stéphane Le Foll (Agriculture et porte-parolat) et Emmanuel Macron (Economie).
Toujours historiquement basse, sa cote de confiance a connu un léger rebond en décembre, un "frémissement", dit-on à l'Elysée, où l'on précise que l'objectif est désormais de "convaincre" et "d'entraîner" les Français.
Après ce début d'année sur les chapeaux de roue, le chef de l'Etat remettra d'ailleurs son ouvrage sur le métier dès la fin janvier avec sa cinquième conférence de presse semestrielle.
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