Israël a assuré dimanche qu'il ne permettrait aucune poursuite contre ses soldats après la demande des Palestiniens d'adhérer à la Cour pénale internationale (CPI) et les a menacés de nouvelles sanctions, après le gel de plus de 100 millions d'euros.
"Nous ne permettrons pas que les soldats et officiers de Tsahal soient traînés devant le tribunal de La Haye", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
L'objectif de la démarche d'adhésion palestinienne, entamée vendredi aux Nations unies, est de pouvoir demander des comptes aux dirigeants israéliens pour les trois offensives lancées sur Gaza depuis 2008 ou encore pour l'occupation, devant cette cour compétente en matière de génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre.
Elle s'inscrit dans le cadre d'une offensive diplomatique menée à l'ONU par les Palestiniens, qui entendent de nouveau soumettre au Conseil de sécurité leur projet de résolution, rejeté la semaine dernière à New York.
En rétorsion, Israël avait gelé dès samedi le versement de 106 millions d'euros de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne. Ces paiements sont vitaux pour l'Autorité palestinienne car ils représentent plus des deux tiers de ses recettes budgétaires propres et contribuent au paiement de plus de 150.000 fonctionnaires.
L'Etat hébreu a déjà utilisé ce moyen de pression, notamment en avril lors de la réconciliation palestinienne entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas, qui rechigne à rendre les clés du pouvoir à Gaza.
- 'Neutralisation progressive' -
Ce gel pourrait toutefois n'être que la première d'une série de sanctions contre les Palestiniens, selon plusieurs ministres interviewés dimanche sur la radio israélienne.
"Si les Palestiniens ne reviennent pas en arrière nous devrons prendre des mesures encore plus dures jusqu'à une dissolution progressive, une neutralisation progressive de l'Autorité palestinienne", a ainsi déclaré le ministre des Renseignements Youval Steinitz, considéré comme un proche de M. Netanyahu.
Officiellement, l'Autorité palestinienne ne peut être dissoute que par les Palestiniens. La dissolution constitue, selon les observateurs, la dernière carte que M. Abbas peut abattre dans son bras de fer diplomatique avec les Israéliens.
Ex-ministre israélienne de la Justice récemment limogée et chef du parti de centre-gauche HaTnuah, Tzipi Livni s'est montrée plus modérée. Si le gouvernement "pense à des solutions comme des constructions (dans les colonies, NDLR) ou le démantèlement de l'Autorité palestinienne, c'est nous qui serons punis", a-t-elle dit.
Fin 2012, lorsque l'Etat de Palestine avait obtenu le statut d'observateur à l'ONU, Israël avait en effet annoncé la construction de plusieurs milliers de logements dans les colonies de Cisjordanie occupée, y compris dans la zone ultra-sensible E1 proche de Jérusalem, provoquant un tollé international.
- 'Passer à l'attaque' -
M. Netanyahu prépare cette fois une réponse "plus dure et globale" que le seul gel du versement des taxes mais qui ne comprendra pas de constructions dans les colonies, a assuré Nissim Ben Sheetrit, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères.
"Israël est sur le point de passer de la défense à l'attaque" après les initiatives palestiniennes, a prévenu M. Ben Sheetrit, s'adressant à un parterre d'ambassadeurs israéliens en Europe, réunis à Jérusalem.
Dans le passé, l'Etat hébreu a également utilisé l'arme du retrait des permis VIP, qui permettent aux responsables palestiniens de se déplacer notamment de la Cisjordanie à la bande de Gaza.
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