Deux détenus se sont évadés vendredi matin de la Centrale sur l'île de Ré (Charente-Maritime) mais ont été rapidement arrêtés moins de deux heures après s'être fait la belle de cette prison construite dans une forteresse Vauban, d'où les évasions sont extrêmement rares.
Les deux hommes, dont ni l'âge, ni la durée de la peine n'ont été communiqués, travaillaient aux ateliers de la Centrale de Saint-Martin-de-Ré lorsque, vers 10H00, ils ont "agressé le technicien qui les encadrait, lui dérobant son portable, ses clefs et le ligotant avec du câble électrique", a indiqué le parquet de La Rochelle dans un communiqué.
"Ils sont ensuite sortis des bâtiments, parvenant à franchir le mur d'enceinte au moyen d'un câble électrique".
Une fois à l'extérieur, "ils ont menacé une automobiliste avec une arme", dont la nature n'a pas été précisée par le Parquet, afin de se faire conduire sur le continent, de l'autre côté du pont, seul accès à l'île. Mais cette dernière "est parvenue à prendre la fuite", a ajouté le parquet.
Les deux fuyards ont été interpellés moins de deux heures après leur évasion par les gendarmes de La Rochelle, qui avaient "déployé un important dispositif de recherches comportant le contrôle du pont et le bouclage de la commune de Saint-Martin-de-Ré, notamment de ses accès routiers et maritimes".
"Des équipes territoriales, cynophiles, nautiques et des gendarmes motorisés, représentant une cinquantaine d'hommes, avaient été mobilisées dès l'alerte", a précisé le parquet.
- Rares évasions -
Les évasions de Saint-Martin-de-Ré, une Centrale d'une capacité d'accueil de 460 places en cellules individuelles aménagée dans une fortification conçue en 1690, par l'architecte militaire du roi Louis XIV, Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, pour défendre l?île, sont rares.
La sécurité est particulièrement renforcée dans les Centrales où sont rassemblés les condamnés purgeant de longues peines. En outre, sa situation géographique, sur une île avec un seul accès terrestre, induit une seconde difficulté de taille pour les candidats à la poudre d'escampette.
Le seul et unique cas d'évasion réussie est celui, en novembre 1967, de Claude Tenne, un Suisse engagé dans la Légion étrangère, membre de l'Organisation armée secrète (OAS), rassemblant les "ultras" de l'Algérie française, condamné à perpétuité en mars 1962 pour avoir participé en juin 1961 au meurtre d'un commissaire à Alger. Il s'était évadé en se cachant dans la cantine d'un prisonnier libéré et les gardiens ne s'étaient aperçus de son absence que le lendemain, ce qui lui avait laissé le temps de s'enfuir avant le bouclage de l'île.
L'homme, âgé de 30 ans, n'avait pas été repris et était revenu en France après l'amnistie générale d'août 1968 de nombreuses infractions commises en lien avec les évènements d'Algérie.
Plus courantes ont été les évasions réalisées lors de permissions de sortie. En juillet 2004, un prisonnier, profitant d'une formation professionnelle comme tailleur de pierre hors de l'enceinte de la prison, avait été repêché nageant en pleine mer après 48 heures de cavale où il avait passé la plupart de son temps tapi dans un buisson.
En 2005, un autre détenu avait profité d'une activité en VTT avec d'autres prisonniers et des surveillants pour s'échapper en vélo, puis en volant une voiture, avant d'être repris trois mois plus tard. La dernière tentative remonte à juin 2013, lorsqu'un détenu s'était fait la belle lors d'une sortie sportive sur l'île. Il avait volé une voiture mais n'avait jamais réussi à regagner le continent et avait été repris au bout de quelques heures.
En 2014, l'administration pénitentiaire a constaté 24 évasions concernant 29 détenus sur tout le territoire.
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