L'imposant bâtiment qui accueille les Archives du Calvados ne peut échapper à ceux qui empruntent le périphérique nord de Caen. Mais on est loin d'imaginer l'ensemble des travaux réalisés par cette indispensable institution et ses 40 archivistes spécialisés.
Le second fonds de France après Paris
Centre de ressources historiques et culturelles dépendant du Conseil général, les Archives constituent le principal témoin de la mémoire de Caen et du Calvados. Instituées à la Révolution, elles réunissent légalement des documents-papier mais aussi des archives sonores et vidéos, des plans, des objets en provenance de plus de 1 300 administrations, collectivités ou particuliers...
« Nos missions tiennent en six ‘C' », précise Martine Le Roc'h Morgère, directrice adjointe : « collecter, classer, conserver, communiquer, conseiller et contrôler ». Les collections représentent à ce jour 60 kilomètres de rayonnages, et font du service caennais le second fonds départemental de France après celui de Paris. Un fonds qui continue de s'enrichir à raison d'un kilomètre linéaire chaque année...
Dans ce contexte, l'espace qui lui est consacré se réduit comme une peau de chagrin. D'autant plus que le service récupère petit à petit les pièces des tribunaux qui ont été récemment fermés dans le cadre de la réforme judiciaire ; et celles de nombreux notaires, dont le délai de communication au public est passé de 100 à 75 ans.
« Dans deux ans, nous serons obligés de refuser de nouvelles archives, faute de place. Or, si on ne recueille pas les archives aujourd'hui, il n'y aura plus d'histoire demain », s'alarme la directrice adjointe.
L'extension au point mort
La construction d'une tour supplémentaire au bâtiment existant permettrait d'augmenter la capacité de stockage de 30 kilomètres. Cette solution, votée par le Conseil général du Calvados il y a sept ans, est malheureusement au point mort. Son coût estimé à près de 15 millions d'euros a de quoi refroidir les élus, dans un contexte financier difficile pour les collectivités locales.
La numérisation des archives est donc devenue le principal défi que les Archives doivent relever. Au niveau de la collecte d'abord, où il devient difficile de rassembler des documents que leurs utilisateurs mémorisent eux-mêmes de façon informatique. Pour la conservation, les données numériques prennent également beaucoup de place virtuelle et coûtent cher, entre serveurs imposants (600 mètres d'archives représentent une mémoire de 4 000 giga-octets) et logiciels à actualiser régulièrement.
Un premier pas a été franchi avec l'ouverture d'une base de données Internet qui met à disposition du grand public cadastres napoléoniens et plans de ville. Elle enregistre entre 1 500 et 2 000 connexions par jour !
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