La ministre de la Santé est parvenue à désamorcer la crise avec les urgentistes et les cliniques, mais le bras de fer se poursuivra en 2015 avec les médecins qui promettent mercredi de lancer une "guérilla".
Même s'il était difficile de démêler les médecins grévistes de ceux en vacances, les syndicats se félicitaient mercredi d'une "mobilisation des généralistes et spécialistes extraordinaire tant dans les cabinets que dans les établissements de santé".
Pour preuve, "les services d'urgence et du SAMU ont enregistré une très nette augmentation d'activité qui dépasse les pics habituels de fin d'année", selon Jean-Paul Ortiz président de la CSMF, principal syndicat de libéraux.
Mais alors qu'ils achèvent une semaine de grève des gardes et de fermeture des cabinets (pour cause de grève ou de vacances), les syndicats de médecins libéraux affirment n'avoir rien obtenu, si ce n'est "une oreille plus attentive du ministère" et des groupes de discussions à la rentrée.
"On était conscient qu'on entrait dans mouvement qui serait long. Aujourd'hui, nous allons rentrer dans une guérilla qui va prendre deux formes: le tout papier, pour encombrer les services de la Sécu et des actions coups de poing", promet M. Ortiz.
- 'Bloquer le système très vite' -
Unanimes pour poursuivre le "combat", les syndicats divergent toutefois sur les modalités de leur "grève administrative".
"Il s'agit de faire pression sur l'administration pour lui montrer ce que c'est de crouler sous la paperasse, mais pas de pénaliser les patients ni les médecins", assure le Dr Ortiz.
Son syndicat propose de ne pas utiliser la Carte vitale uniquement si les patients disent ne pas être gênés par un remboursement tardif.
"Il suffit de toute manière que chaque généraliste envoie deux-trois feuilles papier par jour pour bloquer le système très vite", explique-t-il.
Un autre syndicat, le SML, appelle à poursuivre les télétransmissions (Carte vitale) mais en les doublant d'un duplicata qui forcera les caisses Sécu à un regain de travail.
Il harangue aussi ses troupes pour participer à deux nouvelles journées de grève lundi et mardi, alors que MG-France, syndicat de généralistes, appelle à "une journée sans cabinet" mardi.
Les syndicats essaient de mobiliser une profession peu syndiquée qu'ils espèrent aussi attirer avant les élections professionnelles de 2015. Leur cible à abattre: le projet de loi santé.
Salué initialement en juin pour son volet prévention, ce texte a congloméré de vives critiques du monde médical. Au point que les appels à la grève sont devenus quasi unitaires chez les médecins et que les patrons de cliniques ont embrayé en appelant à une cessation d'activité illimitée.
Les médecins se sont mis par exemple à fustiger une mise sous tutelle des agences régionales de santé, un "démantèlement" de leur métier, la généralisation du tiers payant et à réclamer des négociations tarifaires.
- Coup dans le dos -
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