La ministre de la Santé Marisol a réussi à éteindre un foyer de mécontentement dans le monde médical: les cliniques privées. Sans réussir à apaiser celui des médecins, toujours en grève mardi et qui préparent la prochaine riposte.
La ministre, qui a déjà réussi à limiter à 24 heures la grève des urgentistes le 22 décembre, vient d'enrayer en partie la grogne dans le secteur privé.
La FHP, regroupement de 1.000 cliniques et hôpitaux privés, a renoncé mardi à la grève illimitée prévue à compter du 5 janvier, après avoir obtenu des "avancées" auprès du ministère de la Santé sur des points litigieux du projet de loi santé, qui sera discuté au Parlement au printemps.
Mais cette décision n'a pas l'aval des syndicats.
La ministre "essaie de diviser" les spécialistes qui travaillent dans les cliniques et l'administration "en offrant à l'administration des gages de discussion, mais sur le dos de qui?", tranche Eric Henry, président du syndicat de médecins libéraux.
- Grèves les 5 et 6 janvier -
"Les médecins ne sont pas la FHP, ils font partir de syndicats dont le SML", "nous appelons à la grève" les 5 et 6 janvier, et "nous exigeons le retrait du projet de loi", insiste-t-il.
Même mot d'ordre du "Bloc" (chirurgiens obstétriciens), mécontents de ce compromis conclu "dans leur dos".
La CSMF fustige elle la FHP qui "complote, dans le dos des médecins libéraux pour tenter de prendre le contrôle de la pratique médicale en établissement".
Malgré ce front syndical de médecins libéraux, Marisol Touraine maintient son cap et continue de défendre son projet de loi, déclencheur de la grogne.
La rupture semble donc consommée avec le corps médical libéral.
Contre la loi santé et principalement son projet de généraliser le tiers payant généralisé, et pour obtenir une hausse de la consultation, quatre syndicats représentatifs ont appelé à fermer les cabinets. Depuis le 23 décembre, généralistes et spécialistes ont suivi cette consigne dans des proportions variables, selon les secteurs. Les urgentistes de SOS médecins ont rejoint le mouvement lundi.
"Nous ne voulons pas que les pouvoirs des ARS soient étendus. Nous avons peur d'être de plus en plus fliqués, traqués, dévalorisés, supprimés", témoigne l'un d'eux qui fait grève dans les Yvelines.
- Les prochaines ripostes -
Le manque de médecins libéraux provoque une activité accrue pour les Centres 15 qui régulent les appels, urgents ou plus bénins. Mais il n'y a pas de ruée sur les urgences, assure aussi le ministère.
L'activité a pu toutefois augmenter, comme au CHU de Caen où une activité supplémentaire de 50% aux urgences a été enregistrée: 44 patients adultes ont en effet été reçus par les cellules d'accueil supplémentaires mises en place en prévision des conséquences de la grève de SOS médecins.
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