Au huitième et avant-dernier jour de leur grève mardi, qui entraîne une explosion d'activité dans les centres d'appels du SAMU, les médecins élaboraient déjà la suite du mouvement.
Toutefois, la ministre de la Santé continue de défendre son projet de loi, déclencheur de la grogne.
"Il y a des inquiétudes qui s'expriment, je les entends", a répété à nouveau Marisol Touraine sur Europe 1.
"Je souhaite pouvoir y répondre" et un travail est engagé avec les médecins,"mais je veux dire que je pense aussi aux patients, et les patients ont droit d'attendre que notre système de santé évolue pour répondre à leurs besoins."
"La loi que je porte a précisément pour ambition de renforcer la place du médecin de proximité et en particulier du médecin généraliste", a-t-elle voulu rassurer.
Mais la rupture semble consommée avec le corps médical libéral qui exige une réécriture complète de ce projet de loi, voire son retrait.
A l'appel des quatre syndicats représentatifs, généralistes et spécialistes ont fermé leur cabinet depuis le 23 décembre dans des proportions variables, selon les secteurs. Le mouvement doit se poursuivre jusqu'à mercredi.
- "Fliqués, traqués, dévalorisés, supprimés" -
Les urgentistes de SOS médecins ont rejoint le mouvement lundi.
"Nous ne voulons pas que les pouvoirs des ARS soient étendus. Nous avons peur d'être de plus en plus fliqués, traqués, dévalorisés, supprimés", témoigne l'un d'eux qui fait grève dans les Yvelines. "Nous sommes aussi contre l'extension du tiers payant, parce que nous sommes des libéraux et ne voulons pas devenir des fonctionnaires de l'Etat."
"Nous avons fermé nos cabinets pour montrer ce que serait la médecine si jamais il n'y avait plus de médecine libérale", expliquait aussi lundi Nikan Mohtadi, généraliste à Quimper et représentant de l'union française pour la médecine libre lors d'une manifestation à Rennes qui a réuni entre 400 et 600 praticiens.
Résultat: le manque de médecins libéraux en ville provoque une activité accrue pour les Centres 15 qui régulent les appels, urgents ou plus bénins.
"Nous avons conseillé aux patients, lorsqu'ils ont un doute, d'appeler le 15. Et il y a la continuité des soins partout sur le territoire", grâce à des médecins réquisitionnés et des équipes du SAMU renforcées, selon la ministre.
Il n'y a pas de ruée sur les urgences, assure aussi le ministère.
Les risques ont été anticipés, comme en témoigne cette pancarte à l'entrée d'une salle des urgences du CHU de Rennes: "Attente aux urgence. En raison de la grève des médecins libéraux le nombre de passages aux urgences augmente, les professionnels de santé font tout leur possible pour prendre en charge l'ensemble des patients".
Mais dans cet hôpital breton, comme dans celui de Nantes, les urgences semblaient loin d'être saturées, comme l'ont constaté des journalistes de l'AFP.
- Bras de fer avec Touraine -
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.