Médecins généralistes, spécialistes, rejoints par SOS Médecins, ont entamé lundi leur deuxième semaine de grève qui doit se poursuivre jusqu'à mercredi, un mouvement difficile à quantifier en période de vacances mais qui pèse sur les Centres d'appels du 15.
Les urgentistes de SOS Médecins viennent de grossir les rangs des mécontents, fustigeant les pouvoirs accrus conférés dans le projet de loi santé aux directeurs des agences régionales de santé, qui pourraient, localement, les exclure des gardes de nuit en coupant les financements spécifiques.
Les urgentistes hospitaliers avaient ouvert la marche lundi 22, pour de meilleures conditions de travail, avant de lever leur préavis 24 heures plus tard, à la faveur d'un accord avec le ministère de la Santé.
Les généralistes avaient repris le flambeau de la contestation à partir du mardi avec des revendications tarifaires, suivis par les spécialistes le mercredi.
Le mouvement doit se poursuivre jusqu'au 31 décembre.
Taxés de mener "une grève Courchevel", les médecins revendiquent au contraire une grève massive: entre 40 et 80% des généralistes fermeront leurs cabinets dans les trois jours à venir, selon MG-France (syndicat de généralistes). Avec les spécialistes, la participation dépasse les 80%, selon la CSMF, autre principal syndicat.
- "Quand même à flux tendus" -
Peu visibles jusqu'à présent, des médecins devraient se rassembler à Rennes à 14H00 pour dire "NON au tiers payant généralisé et obligatoire" prévu dans le projet de loi santé, "NON au monopole de l?hôpital public" et "à la délégation des tâches médicales", comme la vaccination aux pharmaciens.
Depuis le début du mouvement des médecins en ville, le ministère de la Santé affirme qu'il n'y a "aucune affluence anormale dans les services d'urgence".
Ces derniers "ne peuvent pas faire face, sinon on ne serait pas réquisitionné à tour de bras", rétorque Dominique Ringard, président de SOS Médecins qui décrit des services d'urgence localement "au bord du gouffre" et "en saturation".
Les Centres 15, qui reçoivent des appels relevant tant de cas urgents que de pathologies plus bénignes, étaient lundi dans l'expectative pour savoir si les médecins allaient reprendre leur activité ou si la grève allait au contraire s'amplifier.
"On n'est pas dans une situation de crise pour l'instant, mais c'est quand même à flux tendus". Les Centres ont "anticipé" et "augmenté leurs capacités de réponse", commente François Braun, président du SAMU-Urgences de France.
"C'est un peu difficile de jauger l'ampleur de la mobilisation des médecins, mais c'est clair que des cabinets sont fermés. Les appels augmentent et il y a eu des "coups de chaud" en fin de semaine localement, avec des appels plus nombreux de personnes cherchant un médecin mais ne nécessitant pas une prise en charge urgente.
- "Gouvernement sourd pour l'instant" -
"Nous ferons le point le 31 au soir de l'état de la mobilisation et de la réponse du gouvernement, sourd, pour l'instant, à tout ce que l'on dit. Un mouvement ne s'arrête pas un jour J, si les réponses n'ont pas été apportées. Il peut se poursuivre sous de multiples formes", dont des "actions ponctuelles spectaculaires", explique Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
"Ce ne sont pas trois virgules et deux mots qu'il faut changer dans ce projet de loi. Il faut enlever tout ce qui est hospitalo-centré et vise à étatiser la médecine libérale, et réorienter le texte autour de la médecine de proximité", martèle-t-il.
Les six jours de grève ne sont que "la première étape de l?expression de la colère des médecins généralistes libéraux", assure l'Unof, branche des généralistes de la CSMF.
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