Les Croates votaient dimanche pour élire leur président, le chef de l?État sortant, Ivo Josipovic, étant bien placé pour terminer en tête du premier tour de ce scrutin, qui se déroule dans un contexte de grave crise économique.
Dans cette ex-république yougoslave de 4,2 millions d'habitants, devenue en juillet 2013 le 28e et dernier en date des Etats membres de l'Union européenne, quatre candidats briguent la magistrature suprême. Le social-démocrate Ivo Josipovic, juriste de formation et compositeur de musique classique, devrait affronter au second tour, le 11 janvier, la candidate du camp conservateur, Kolinda Grabar Kitarovic, ancien chef de la diplomatie croate (2003-2008).
A 15H30 GMT, soit deux heures et demie avant la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation était de 36,3%, supérieur d'environ 2% à celui du scrutin présidentiel précédent d'il y a cinq ans.
"Je voudrais bien gagner dès le premier tour, mais la décision appartient aux citoyens", a dit M. Josipovic après avoir voté.
Selon un dernier sondage, M. Josipovic, qui brigue un deuxième mandat successif de cinq ans, est crédité de 46,5% des voix contre 34,9% pour sa rivale.
La Constitution croate donne au président des pouvoirs limités. Il est le commandant suprême des forces armées et gère ensemble avec le gouvernement la politique étrangère.
Ivo Josipovic "est honnête, intelligent et capable", a dit Mario Rozankovic, la trentaine.
Dans un pays qui se prépare à célébrer les fêtes de fin d'année sur fond de campagne électorale terne, les deux principaux candidats ont promis d??uvrer à redresser l'économie, même si cela ne relève pas des prérogatives présidentielles.
Mme Grabar Kitarovic, 46 ans, candidate de la Communauté démocratique croate (HDZ, opposition), s'est employée à critiquer son rival pour avoir "échoué" dans sa tentative de pousser le gouvernement à faire des réformes économiques.
Ivo "Josipovic n'a pas expliqué pourquoi il n'a pas recouru aux pouvoirs présidentiels pour faire bouger les choses. Il porte la responsabilité, avec le gouvernement, de la situation" grave dans laquelle se trouve la Croatie, a déclaré Mme Grabar Kitarovic, ex-ambassadeur à Washington, nommée en 2011 adjointe du secrétaire général de l'Otan chargée des informations publiques.
- La crise économique perdure -
La Croatie est en récession quasiment permanente depuis 2008 et la dette publique y représente presque 80% du PIB. Son adhésion en 2013 à l'UE ne l'a pas aidée à sortir du marasme économique.
Son PIB devrait de nouveau reculer en 2014, d'environ 0,5%. Le taux de chômage frôle les 20% et un jeune sur deux est sans emploi.
Homme politique posé, M. Josipovic, 57 ans, est critiqué par ses détracteurs pour sa politique conciliante visant à "essayer de rester en bons termes avec tout le monde", ce qui lui a valu, selon eux, de ne pas avoir d'opinion claire sur des sujets importants.
Mais, à l'approche des élections, il s'est montré plus ferme et a même critiqué le gouvernement de centre gauche (SDP) pour son incapacité à sortir la Croatie de la crise économique.
Il a promis d'améliorer la situation économique ainsi que de "créer un emploi pour chaque jeune dans le pays".
Même s'il reste l'homme politique le plus populaire de Croatie, son image est ternie par l'échec économique du gouvernement.
A l'approche des élections législatives prévues pou vers la fin 2015, cette élection permettra également d'évaluer le rapport de forces entre la gauche au pouvoir et les conservateurs qui sont dans l'opposition.
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