La force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) doit faire ses adieux à l'Afghanistan dimanche au cours d'une cérémonie destinée à marquer la fin de 13 ans de combats dans un pays toujours en proie à une insurrection violente.
L'Otan n'a communiqué les détails de cette cérémonie qu'au dernier moment dimanche en raison de la menace d'attentats ou d'attaques armées de la part des talibans, qui ont visé la capitale afghane à de multiples reprises ces dernières années.
Le 1er janvier, la mission "Soutien résolu" pour l'aide et la formation de l'armée afghane, prendra le relai de la mission de combat de l'Isaf, qui a perdu 3.485 soldats depuis 2001.
Environ 12.500 hommes resteront en Afghanistan pour aider les forces de sécurité afghanes, fortes d'environ 350.000 hommes, qui assurent désormais seules la sécurité face aux talibans, maîtres du pays entre 1996 et 2001.
L'Isaf a compté jusqu'à 130.000 soldats d'une cinquantaine de pays en 2011, au plus fort de l'engagement de l'Otan.
La cérémonie sera conduite par le général américain John Campbell, commandant de l'Isaf dans l'enceinte fortifiée du quartier général de la force à Kaboul. Aucun autre détail n'avait été rendu public dimanche matin pour des raisons de sécurité.
"Dans quelques jours, notre mission de combat en Afghanistan sera terminée", a déclaré le président Barack Obama dans son discours de Noël. "Notre guerre la plus longue prendra fin de façon responsable", a-t-il ajouté.
Mais les violences récentes, notamment à Kaboul, ont souligné les difficultés de la force internationale à venir à bout de l'insurrection des talibans.
- Lourdes pertes -
Selon les Nations unies, les victimes civiles ont augmenté de 19% en 2014, avec 3.188 morts comptabilisés fin novembre.
La police et l'armée afghanes ont subi de lourdes pertes avec plus de 4.600 morts au cours des 10 premiers mois de 2014, soit plus de pertes que l'ensemble des pays contributeurs de l'Otan depuis 2001.
Depuis 2001, des milliards de dollars d'aide ont été dépensés en Afghanistan par la communauté internationale, mais avec une efficacité relative compte tenu de la corruption endémique.
En 2014, l'élection présidentielle qui devait montrer l'exemple d'un pays réconcilié, avec une transition démocratique sans failles, a été marquée par des accusations de fraude et un dangereux face-à-face entre les deux candidats du deuxième tour et leurs partisans.
Ashraf Ghani l'a finalement emporté sur son rival Abdullah Abdullah, mais les deux hommes, qui devaient former un gouvernement "d'union nationale", ne se sont toujours pas mis d'accord pour nommer de nouveaux ministres trois mois après l'investiture du président.
De leur côté, les talibans espèrent profiter de ce vide politique pour rester en position de force en cas d'éventuelles négociations avec le nouveau gouvernement.
Les attaques des talibans ces dernières semaines à Kaboul ont visé les domiciles de résidents étrangers, des convois diplomatiques, des bus de l'armée afghane, ainsi que le centre culturel français.
L'ancien président Hamid Karzai (2001-2014) a ouvert des discussions préliminaires avec les talibans, mais elles ont échoué l'année dernière.
D'ici à la fin de 2015, les troupes américaines en Afghanistan, vont diminuer de moitié. Fin 2016, il ne restera plus qu'une force résiduelle pour protéger l'ambassade à Kaboul.
Les Etats-Unis vont continuer à fournir du soutien aérien aux Afghans, et pourraient intervenir directement en cas d'avance rapide des talibans.
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