Des dizaines de milliers de policiers en uniforme, venus de tout les Etats-Unis, ont assisté samedi à New York aux obsèques d'un des leurs assassiné la semaine dernière, impressionnante démonstration de solidarité après les critiques ayant visé la police américaine ces derniers mois.
Le vice-président américain Joe Biden, le gouverneur de l'Etat de New York, le maire de la ville et le chef de sa police étaient également présents aux obsèques de Rafael Ramos, 40 ans, en l'église protestante Christ Tabernacle dans le Queens.
Signe de la tension persistante entre le maire Bill de Blasio et sa police, des centaines de policiers suivant la cérémonie à l'extérieur sur des écrans géants ont choisi de tourner le dos à ces écrans, lorsque le maire a pris la parole.
Rafael Ramos avait été tué avec un collègue dans leur voiture stationnée dans une rue de Brooklyn le 20 décembre, par un déséquilibré affirmant vouloir venger la mort de deux Noirs tués cet été par la police à Ferguson (Missouri) et à New York.
Ces morts, et le fait que les policiers blancs impliqués n'aient pas été poursuivis, ont donné lieu à de nombreuses manifestations parfois violentes aux Etats-Unis.
L'assassinat de Rafael Ramos "a touché l'âme de tout le pays", a déclaré samedi le vice-président américain, affirmant sous les applaudissements que la police de New York était "probablement la meilleure du pays".
"Je pense que cette police et cette ville incroyablement diverse montreront au pays comment surmonter les divisions", a-t-il ajouté.
"Rien ne vaincra ou ne divisera notre famille de New York", a également déclaré le gouverneur de New York Andrew Cuomo, en saluant le "professionnalisme" de la police durant les manifestations, où elle a régulièrement été accusée de racisme et de mauvais traitements, étant parfois prise pour cible.
Très critiqué par certains policiers trouvant qu'il ne les avait pas assez soutenus, Bill de Blasio, visiblement fatigué, a salué en Rafael Ramos un "héros", un "homme de paix et d'amour", et présenté ses condoléances "à une autre famille, celle de la police de New York, qui souffre tant en ce moment".
Ses remarques n'ont suscité que des applaudissements polis, quand celles du vice-président, du gouverneur et du chef de la police Bill Bratton, ont été chaleureusement accueillies.
M. Bratton a notamment insisté sur la nécessité de réconciliation.
Selon lui, des dizaines de milliers de policiers étaient venus des Etats-Unis, et même du Canada, pour les obsèques. Certains ont parcouru des milliers de kilomètres, venant de Californie, de Georgie, du Wisconsin ou de l'Indiana.
Dans les rues autour de l'église, fermées à la circulation et envahies par les policiers en uniforme, l'humeur était sombre.
"C'est très difficile Nous espérons simplement ne pas revenir aux années 70 avec ces manifestations et ces émeutes. Nous espérons juste que ça s'arrête", a déclaré Michael Palmese, un policier new-yorkais.
"Le maire doit davantage soutenir le chef de la police, il doit soutenir ses flics", a aussi insisté Buddy Mazzio, un inspecteur retraité. "C'est un moment difficile pour l'Amérique".
Rafael Ramos, marié et père de deux fils, avait été tué par balles avec son collègue Wenjian Liu, 32 ans, marié depuis deux mois, sans qu'ils aient même eu le temps de voir leur agresseur, Ismaaiyl Brinsley, 28 ans, qui s'est ensuite suicidé sur un quai de métro.
Brinsley avait auparavant expliqué sur Instagram vouloir venger la mort de Mike Brown à Ferguson et d'Eric Garner à New York.
- Promus à titre posthume -
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