Les médecins spécialistes (cardiologues, pédiatres, radiologues, ORL.) sont appelés à rejoindre la grève des généralistes (jusqu'au 31 décembre) appelés par quatre syndicats à fermer leurs cabinets (jusqu'au 31 décembre) et à ne pas assurer les gardes les soirs et le week-end.
Malgré un "accord historique" avec les urgentistes, le gouvernement n'en a pas fini: les généralistes ont commencé mardi à fermer leurs cabinets, amorçant la fronde des libéraux contre le projet de loi santé, pour toute la durée des fêtes.
Ils se mobilisent pour la revalorisation de la consultation et contre des mesures du projet de loi santé.
Saluant un "progrès social" inédit depuis 14 ans, l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a levé mardi son préavis de grève, commencé la veille. En limitant le temps de travail hebdomadaire à 48 heures, avec une rémunération des heures supplémentaires après la 39e, la ministre de la Santé Marisol Touraine a répondu à leurs principales revendications. Et éteint un premier foyer de contestation.
"La reconnaissance du plancher de 39 heures et le déclenchement des heures supplémentaires à partir de ce plancher est un accord historique", s'est réjoui le président de l'Amuf, Patrick Pelloux, soulignant des "échanges de qualité" avec le gouvernement.
Observant aussi une "volonté d'ouverture", le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs a lui aussi levé, mardi soir, son préavis de grève de la permanence des soins, démarré lundi. Il réclame notamment des négociations sur le temps de travail à l'hôpital.
Les urgentistes, qui n'ont jamais cessé de travailler, arborant simplement un badge de gréviste, se préparent désormais à un éventuel afflux de malades lié à la grève des médecins libéraux.
"Les remontées du terrain n'indiquent aucune difficulté dans la prise en charge des patients", disait-on mardi soir au ministère de la Santé.
Premiers à entrer dans la danse, les généralistes sont appelés par leur principaux syndicats à garder porte close et à faire la grève des gardes. La revalorisation de la consultation de 23 à 25 euros, et la réécriture, voire le retrait, du projet de loi santé, sont au coeur de leurs revendications.
Ils dénoncent notamment la délégation de la vaccination aux pharmaciens, le pouvoir accru des agences régionales de santé ou la généralisation, d'ici à 2017, du tiers payant (dispense d'avance de frais).
Mardi soir, le ministère ne pouvait pas évaluer le nombre de grévistes, les libéraux n'étant pas obligés de déposer un préavis.
Les syndicats, eux, promettent une "mobilisation historique". Ainsi, Claude Leicher, le président du principal syndicat de généralistes MG France, a évoqué mardi "un mouvement d'une ampleur inégalée". "Dans les régions les plus mobilisées, 80% des cabinets médicaux sont fermés", selon son syndicat.
- 'Ras-le-bol' sur le terrain -
A Lyon, une centaine de personnes ont manifesté devant l'ARS de Rhône-Alpes, scandant le slogan "MG en danger" ou portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non aux harcèlements des caisses".
A Carcassonne, une quarantaine de manifestants ont également fait entendre leur mécontentement. "Nous sommes abrutis de tâches administratives et n'avons plus le temps nécessaire pour exercer la médecine correctement", a déploré auprès de l'AFP le dr Jean-François Malves, 46 ans.
"La goutte, ou plutôt le seau qui fait déborder le vase, c'est () le tiers payant pour tous() "Car avec dix régimes de Sécu et 400 mutuelles, nous savons très bien que ce sera très difficile", explique le dr Malves.
A Bordeaux, Eric, généraliste de 42 ans, déclare "faire une grève déontologique", assurant quelques heures de présence quotidiennes et filtrant les appels pour ne pas refuser d'urgences. "C'est la première grève de ma vie", assure-t-il.
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