Les urgentistes donnent lundi le coup d'envoi d'une semaine de grèves des professionnels de santé, avant d'être rejoints par les généralistes, puis les spécialistes, une épine pour le gouvernement qui tente de désamorcer la fronde avant Noël.
Les négociations se sont poursuivies tout au long du week-end entre le ministère de la Santé et les urgentistes qui, tout en saluant des "avancées" significatives, n'ont pas levé leur appel à une grève reconductible.
La mobilisation sera forte avec quelque 80% de grévistes attendus par l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), à l'origine du mouvement social avec la CGT-Médecins.
Mais elle ne devrait toutefois pas déstabiliser les hôpitaux pendant les fêtes de fin d'année, les urgentistes pouvant être assignés pour garantir le bon fonctionnement des services.
Concrètement, seul un "badge" accroché sur les blouses blanches des grévistes rendra leur grogne visible.
Les praticiens hospitaliers réclament une réduction du temps de travail à 48 heures hebdomadaires, contre une soixantaine actuellement, ainsi que la valorisation de leurs heures supplémentaires au-delà de 39 heures.
Ils pourraient obtenir gain de cause sur ce point, espère Patrick Pelloux, président de l'Amuf.
D'après le médecin urgentiste, un "compromis" pourrait être trouvé avec l'extension du protocole appliqué à l'hôpital de Creil (Oise). Il prévoit le paiement d'heures supplémentaires au-delà de la limite figurant dans le contrat de travail, à savoir 39h chez les hospitaliers.
Mais si "le dialogue n'est absolument pas rompu" avec le ministère de la Santé, "la grève est maintenue" dans l'attente d'un engagement ferme du gouvernement, explique le syndicaliste.
Les négociations n'aboutissent pas dans l'immédiat car des arbitrages seraient en cours à Bercy, croit savoir Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Amuf et urgentiste au SAMU de Seine-Saint-Denis.
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Autres points de crispation pour les personnels: les coupes drastiques dans le budget des hôpitaux - plus de 2 milliards d'économies d'ici à 2017 - et la "désorganisation de la médecine de ville", qui a provoqué un afflux de patients.
L'Amuf exige également une harmonisation des compensations financières octroyées pour les gardes. Actuellement, les médecins universitaires sont payés 200 euros de plus par garde que les praticiens hospitaliers, et les libéraux ont obtenu la défiscalisation d'une partie ou l'intégralité de leur revenus pour la permanence des soins.
Les médecins libéraux, justement, sont invités par leurs principaux syndicats à faire la grève des gardes et à fermer leurs cabinets, à partir de mardi et jusqu'au 31 décembre.
Ils dénoncent le projet de loi Santé porté par Marisol Touraine, qui doit être examiné début 2015 au Parlement et conduira, selon eux, à une "étatisation insupportable" de la médecine qui va bénéficier au secteur public.
"Le mouvement devrait être assez suivi, des cabinets seront fermés en journée", a indiqué Claude Evin, le président de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, dans un entretien publié dimanche sur le site des Echos.
"Là où la permanence des soins n'est pas assurée, nous avons demandé des réquisitions aux préfets", comme la loi l'autorise, a-t-il ajouté.
L'ampleur du mouvement social reste tout de même difficile à évaluer, car les médecins libéraux ne sont pas obligés de déposer des préavis de grève.
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