Les Etats-Unis ont demandé samedi à la Chine de les aider à bloquer les cyber-attaques en provenance de Corée du Nord en réponse au piratage dont a été victime Sony Pictures, tandis que Pyongyang, qui nie en être responsable, a proposé à Washington une enquête conjointe.
"Nous avons discuté de cette possibilité avec les Chinois pour échanger des informations, nous avons exprimé notre inquiétude à la suite de cette attaque et leur avons demandé leur coopération", a déclaré un haut responsable de l'administration américaine à l'AFP.
Mercredi, Sony Pictures a annulé à la suite de menaces de pirates informatiques la sortie prévue pour Noël de "L'interview qui tue!", comédie parodique sur un complot fictif de la CIA pour tuer le leader nord-coréen Kim Jong-Un.
Washington a désigné comme l'auteur de ce piratage massif Pyongyang qui continue de nier en être le commanditaire.
"Comme le FBI (police fédérale) l'a précisé, nous somme certains que le gouvernement nord-coréen est responsable de cette attaque. Nous maintenons cette conclusion", indique un communiqué samedi de Mark Roh, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
La Corée du Nord a répliqué. "Puisque les Etats-Unis répandent des allégations sans fondement et nous diffament, nous leur proposons une enquête conjointe", a indiqué le ministère nord-coréen des Affaires étrangères.
"Sans aller jusqu'à recourir à la torture comme l'a fait la CIA américaine, nous avons les moyens de prouver que nous n'avons rien à voir avec cet incident", a ajouté le ministère, cité par l'agence de presse officielle KCNA.
"Au cas où nous aurions à exercer des représailles, nous ne mènerions pas d'attentats terroristes contre des spectateurs innocents dans des cinémas mais des attaques frontales contre ceux qui se livrent à des activités hostiles" contre la Corée du Nord, poursuit le ministère nord-coréen.
Les Etats-Unis s'exposent à "de graves conséquences s'ils refusent notre proposition (d'enquête conjointe) et continuent de se répandre sur des supposées représailles contre nous", conclut le ministère.
Sony a finalement renoncé à sortir en salles cette comédie après la cyber-attaque d'envergure revendiquée par le groupe de pirates informatiques GOP ("Guardians of Peace"), au cours de laquelle d'innombrables informations ont été dérobées et certaines mises en ligne.
Sony a aussi reçu des menaces évoquant les attentats du 11-Septembre pour les salles qui diffuseraient la comédie.
Vendredi, le président Barack Obama avait promis que les Etats-Unis "répondraient" à la Corée du Nord.
Parlant à la presse après que le FBI eut imputé la responsabilité de l'attaque à Pyongyang, M. Obama a affirmé que Washington ne cèderait jamais devant "quel que dictateur que ce soit".
"Nous pouvons confirmer que la Corée du Nord s'est engagée dans cette attaque", a-t-il dit.
"Nous répondrons de manière proportionnée et nous répondrons à un moment, à un endroit et d'une manière que nous choisirons", a prévenu le président américain lors d'une conférence de presse, excluant qu'un autre pays ait agi avec Pyongyang.
- La Corée du Sud accuse le Nord -
Samedi, la Corée du Sud a accusé son voisin du Nord d'avoir mené les cyber-attaques contre Sony.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a en effet relevé "des similitudes entre les attaques contre Sony Pictures et celles menées contre des banques sud-coréennes et d'autres (entités) en mars l'an dernier".
Une enquête officielle avait rendu responsable l'agence nord-coréenne du renseignement de ces attaques qui avaient entraîné la fermeture complète des réseaux des télévisions KBS, MBC et YTN et paralysé les opérations de trois banques sud-coréennes.
Séoul a indiqué être prêt à partager avec les Etats-Unis les informations "liées à la cyber-attaque contre Sony" et à renforcer la coopération internationale pour faire face à de nouvelles menaces informatiques.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.