Valises et cadeaux sous le bras, les passagers affluent gare Montparnasse, au premier jour des vacances de Noël. Au premier étage du bâtiment, c'est l'heure de la mobilisation pour les cheminots du poste d'aiguillage qui doivent s'assurer que les trains trouvent le bon quai et prennent la bonne direction.
Face à un tableau large de plusieurs mètres sur lequel chaque convoi, chaque quai, chaque voie sont représentés, quatre aiguilleurs activent les boutons de leurs claviers d'ordinateur. Devant eux, s'affichent les numéros de train, tandis que des lumières indiquent leur position.
"Ce qu'on me demande, c'est d'amener un train d'un point A à un point B. C'est ce que je fais en manoeuvrant les appareils de voie, les aiguillages, et en ouvrant les signaux", explique Franz Siaugues, agent de circulation, qui gère ce vendredi soir les départs et arrivées des TGV.
La sonnerie d'un téléphone, puis la voix de l'interlocuteur dans le haut-parleur, viennent troubler le calme qui règne dans la pièce. Derrière, trois agents sont en lien avec les autres postes d'aiguillage, et organisent cette chorégraphie complexe.
"Les postes d'aiguillage gèrent le départ et l'arrivée des trains dans les gares. La régulation des trains entre les gares est effectuée par une structure plus centralisée, à portée régionale", explique Jacques Rapoport, président du gestionnaire des infrastructures ferroviaires Réseau ferré de France (RFF).
A Montparnasse, la commande des 200 aiguillages et 115 signaux se fait de manière informatique, dans un poste qui date de la fin des années 80, avec l'arrivée du TGV Atlantique.
Mais ce n'est pas le cas partout puisque les aiguillages remontent souvent à la première moitié du vingtième siècle et que les ordinateurs n'y ont pas encore remplacé les leviers.
- Réagir beaucoup plus rapidement -
En ce premier jour de départs en vacances, ce sont 550 trains TGV, Intercités, TER et Transilien, ainsi que 200 entrées et sorties vers les dépôts, que doit gérer ce poste. Certains TGV se suivent à quatre minutes d'intervalle.
Si le nombre de trains n'est pas beaucoup plus élevé qu'un vendredi classique, leur capacité est, en revanche, beaucoup plus importante: "ce soir, les rames sont toutes doubles, et donc le moindre problème technique prend beaucoup plus d'importance", commente David Mostacchi, qui dirige ce poste d'aiguillage.
"Ma pire crainte serait un blocage complet de la gare", ajoute-t-il.
"Le système ferroviaire est tendu au maximum, en ce sens que toutes les ressources sont mobilisées, les intervalles sont très courts", résume Jacques Rapoport.
Il souligne que "tout peut arriver, un incident technique, une panne, un incident voyageur aussi, un voyageur malade. Quand vous avez un train toutes les quatre minutes, un incident génère beaucoup plus de conséquences néfastes que lorsque vous avez un train toutes les deux heures".
Ainsi, pour les aiguilleurs, si le travail ne diffère pas de celui d'un autre jour, le nombre important de voyageurs à bord des trains et leur fréquence nécessitent une vigilance accrue: "si un train arrive en retard, on est vite coincés avec les autres, il faut réagir beaucoup plus rapidement que les autres jours", confirme Franz Siaugues.
Lorsqu'un train est finalement engagé sur le bon chemin, trois autres postes d'aiguillage prennent le relais, pour lui permettre de continuer son trajet.
Pendant les vacances de Noël, 12.000 trains circuleront et 5 millions de voyageurs sont attendus en France, dont 3,8 millions au départ et à l'arrivée des gares parisiennes.
Au cours du seul week-end précédant Noël, la compagnie ferroviaire prévoit plus de 2.200 trains et un million de voyageurs sur l'ensemble de la France, dont plus de 730.000 au départ et à l'arrivée des gares parisiennes.
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