Eric Zemmour et iTELE, c'est fini : la chaîne d'information en continu a mis un terme vendredi à l'émission "Ca se dispute" dans laquelle il intervenait depuis dix ans, après la polémique provoquée par ses propos sur l'islam qui avaient indigné la rédaction.
"iTELE a décidé de mettre fin à l'émission +Ca se dispute+, qui ne reprendra pas en janvier 2015", écrit la chaîne dans un communiqué, sans donner plus de détails.
"Je ne souhaite pas réagir pour le moment", a simplement déclaré à l'AFP Eric Zemmour, dont les thèses suscitent régulièrement débats et controverses.
L'émission hebdomadaire, d'une vingtaine de minutes, existait depuis 2013. Eric Zemmour y participait depuis dix ans et débattait cette saison face à Nicolas Domenach.
"Ca se dispute", diffusée le vendredi à 21H00, a été annulée dès cette semaine.
La chaîne a fait interviewer Eric Zemmour par un de ses journalistes "pour bien comprendre sa pensée et cela n'a fait que confirmer qu'il n'était plus possible de continuer l'émission", a déclaré à l'AFP un porte-parole de iTELE. Cet entretien n'a d'ailleurs pas été diffusé.
Dans un communiqué, la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne s'est "félicitée" de cette "prise de position forte" qu'elle "attendait".
"Les déclarations d'Eric Zemmour dans le Corriere della Sera ont profondément choqué les membres" de la SDJ qui s'est "mobilisée" dès le début de la semaine à ce sujet, écrit-elle.
"LA SDJ après consultation estime dans sa très large majorité qu'Eric Zemmour, à cause des propos tenus, n'a plus sa place d'éditorialiste sur l'antenne".
Eric Zemmour, qui travaille aussi pour Le Figaro et RTL, est au centre d'une nouvelle polémique depuis la diffusion d'un entretien au quotidien italien Corriere della Sera. Il y déclarait que les musulmans "vivent entre eux, dans les banlieues" et que "les Français ont été obligés de les quitter".
- Appels aux autres medias -
Eric Zemmour a ensuite affirmé que le verbe "déporter" (cinq millions de musulmans français) qui apparaît dans la transcription de l'interview, n'avait pas été prononcé. Le journaliste italien qui a mené l'entretien, a reconnu sur le site du Figaro l'avoir ajouté dans une de ses questions en retranscrivant l'entretien. Mais cela n'a pas désamorcé la controverse.
"Nous sommes très soucieux de respecter la liberté d'expression, et nous avons défendu celle d'Eric (Zemmour) pendant plus de dix ans pour que ses idées soient prises en compte, contredites et débattues", a déclaré au Monde Céline Pigalle, la directrice de la rédaction de iTELE.
"Mais aujourd'hui, on a l'impression que c'est lui qui fixe les règles et de quoi on parle. On a de moins en moins le sentiment qu'on peut débattre. On a l'impression qu'il se parle à lui-même et à son public", a-t-elle ajouté.
SOS Racisme s'est "félicité" de la décision d'iTELE et "attend de RTL, de Paris Première et du Figaro qu'ils prennent la même décision".
Ces derniers jours, d'autres associations anti-racisme avaient lancé des appels aux médias pour qu'ils cessent leur collaboration avec le polémiste, et annoncé leur intention de saisir la justice après ses propos au Corriere della Sera.
La Société des journalistes de RTL s'était "désolidarisée" mercredi des prises de position de l'éditorialiste sur les musulmans de France, estimant qu'elles "ternissaient les valeurs défendues" par la station.
Eric Zemmour, juif originaire d'Afrique du nord, véritable bête médiatique que s'arrachent les émissions de talk show, certaines qu'avec lui le spectacle sera au rendez-vous, a déjà été condamné pour incitation à la haine raciale.
Les prises de position radicales contre l'Europe, l'euro ou l'immigration de cet ancien journaliste de 56 ans, lui valent de nombreux détracteurs mais trouvent un terrain fertile dans les inquiétudes d'une partie de la société française. Son livre "Le suicide français" est un succès de librairie.
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