Un tribunal turc a acquitté vendredi la sociologue Pinar Selek, une dissidente réfugiée en France qui avait été accusée d'avoir été impliquée dans une explosion ayant fait sept morts en 1998, a rapporté l'agence de presse officielle Anatolie.
La décision, rendue par une haute juridiction pénale d'Istanbul, est intervenue au cours d'un nouveau procès de Pinar Selek, après une première condamnation, à perpétuité, annulée cette année, selon l'agence Anatolie.
Un tribunal de cette même ville avait ordonné début octobre la levée d'un mandat d'arrêt émis contre la sociologue, poursuivie pendant seize ans pour une participation à un attentat en 1998 à Istanbul qu'elle a toujours niée.
Aujourd'hui âgée de 43 ans, Pinar Selek avait été arrêtée en 1998 après une explosion sur le marché aux épices d?Istanbul qui avait fait sept morts et une centaine de blessés.
La justice reprochait à la sociologue, connue pour ses travaux sur les Kurdes, d'être membre de la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'avoir préparé et posé la bombe, ce qu'elle a toujours démenti.
Elle avait été libérée en 2000 après un rapport d'expertise attribuant l'explosion à une fuite de gaz.
Sur la foi de ce rapport et de la rétractation du principal témoin à charge, les tribunaux turcs ont acquitté Pinar Selek à trois reprises, en 2006, 2008 et 2011. Mais à chaque fois, la Cour de cassation a invalidé ces verdicts.
Mais en 2012, un tribunal d'Istanbul a décidé de rejuger la sociologue à la faveur d'un changement de juge et l'a condamnée en 2013 à la réclusion à perpétuité. La Cour de cassation a une nouvelle fois annulé cette sentence et ordonné un nouveau procès.
Pinar Selek a quitté la Turquie en 2009 et vit aujourd'hui à Lyon. Elle y a obtenu l'an dernier l'asile politique.
"Après 16 années d'acharnement judiciaire, le procès de ce jour a permis aux avocats de Pinar Selek de plaider toute la journée pour montrer l'absurdité et l'arbitraire de la procédure", a réagi dans un communiqué le Collectif de solidarité avec Pinar Selek.
"Ils ont pointé une à une les fausses preuves qui ont permis de construire une histoire d'attentat fictif pour faire taire Pinar Selek et l'empêcher de poursuivre ses travaux de sociologue engagée auprès des groupes sociaux opprimés", a-t-il ajouté.
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