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Islamabad (AFP). Au Pakistan, l'armée contre-attaque après le carnage taliban

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Islamabad (AFP). Au Pakistan, l'armée contre-attaque après le carnage taliban
Des fidèles musulmans participent à la prière du vendredi 19 décembre 2014 pour les élèves et professeurs tués lors d'une attaque des rebelles islamistes contre une école de Peshawar, au Pakistan, qui a fait 148 morts - AFP
Le Pakistan a intensifié vendredi ses opérations militaires contre les talibans, annonçant en avoir tué une cinquantaine, après le massacre mardi par les rebelles de 133 écoliers à Peshawar, l'attaque la plus meurtrière de l'histoire du pays. Le carnage de l'école de Peshawar (nord-ouest), revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, a profondément choqué le pays et soulevé une vague de condamnations unanimes à l'étranger. Cet assaut est pour le Pakistan un "11 septembre" qui va "changer la donne", car l'horreur de l'attaque va pousser le pays à tourner définitivement le dos à l'extrémisme, a déclaré vendredi à l'AFP le chef de la diplomatie, Sartaj Aziz. Après l'attaque, les talibans avaient expliqué avoir visé cette école fréquentée par des enfants de militaires pour se venger de l'offensive lancée en juin par l'armée au Waziristan du Nord, leur plus important bastion le long de la frontière afghane. Mais le gouvernement comme l'armée ont réaffirmé leur détermination à poursuivre leurs opérations jusqu'à l'"élimination totale" du TTP et de ses alliés dans le pays. Vendredi, l'armée a annoncé y avoir tué 32 rebelles à la suite d'une embuscade, puis 18 autres dans une seconde opération. Les forces pakistanaises ont également intensifié leurs opérations contre des cellules terroristes présumées dans plusieurs grandes villes du pays, notamment à Karachi (sud), instable mégalopole de 20 millions d'habitants. La force paramilitaire des Rangers a annoncé y avoir tué un commandant taliban et trois de ses complices. Comme pour les opérations militaires, ces bilans et l'identité des victimes ne pouvaient être confirmés de source indépendante. Juste après l'attaque de Peshawar, le gouvernement avait annoncé la reprise des exécutions de condamnés à mort, suspendues depuis 2008, pour les coupables d'actes terroristes. Jeudi soir, le chef de l'armée, le général Raheel Sharif, a signé un premier ordre d'exécution de six rebelles islamistes. - Sur la potence - Selon plusieurs médias locaux, les premières exécutions pourraient avoir lieu au cours des prochains jours. Amnesty International a critiqué la reprise des exécutions, une "réaction impulsive qui ne touche pas au c?ur du problème: le manque de sécurité pour la population du nord-ouest du Pakistan". La commission des droits de l'homme de l'ONU a également appelé le Pakistan à "ne pas répondre aux appels à la vengeance" en soulignant dans un communiqué "qu'il n'y a aucune preuve que la peine de mort permet de réduire le terrorisme". Les autorités ont placé des renforts autour des prisons du nord-ouest, où sont écrouées de nombreux suspects ou condamnés pour des liens avec des groupes islamistes armés, par crainte d'attaques consécutives à l'annonce de la reprise des exécutions. Depuis trois ans, les rebelles islamistes ont plusieurs fois réussi à attaquer des prisons et à faire libérer plusieurs centaines de leurs frères d'armes dans le nord-ouest. A Islamabad, le chef de la diplomatie pakistanaise Sartaj Aziz est revenu dans un entretien à l'AFP sur la "tragédie nationale" de l'attaque de Peshawar, un "mini 11 septembre" qui a selon lui "secoué la société pakistanaise toute entière, et nous a fait franchir un seuil dans notre stratégie anti-terroriste". Avant l'attaque, dont le bilan est monté vendredi à 149 morts, dont 133 écoliers, l'"opinion était divisée" et les talibans avaient de "nombreux soutiens", a admis M. Aziz. Mais le carnage a entraîné selon lui un rejet de l'extrémisme "sans précédent" dans le pays.

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