L'armée pakistanaise intensifiait vendredi ses opérations contre les talibans près de la frontière afghane, affirmant avoir tué plus d'une cinquantaine de rebelles islamistes, en réponse au carnage dans une école de Peshawar, l'attaque la plus meurtrière de l'histoire du pays, fatale à 149 personnes.
L'attaque de mardi à Peshawar (nord-ouest) avait été revendiquée par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, qui a affirmé agir en représailles à l'offensive lancée en juin par l'armée au Waziristan du Nord, le plus important bastion tribal des rebelles le long de la frontière afghane.
Ce carnage a renouvelé la détermination des soldats en faveur de "l'élimination totale" des talibans, avait assuré l'armée à la suite de la tragédie nationale.
Dans la zone tribale de Khyber, l'armée a dit avoir tué vendredi 32 rebelles islamistes dans une embuscade, puis 18 autres dans une seconde opération, un bilan qui était aussi impossible à confirmer de sources indépendantes vendredi.
Les forces pakistanaises ont également intensifié leurs opérations contre des cellules terroristes présumées dans plusieurs grandes villes du pays, notamment à Karachi (sud), instable mégalopole de 20 millions d'habitants.
Vendredi, un porte-parole de la force paramilitaire des Rangers à Karachi a annoncé à l'AFP que ses hommes y avaient tué un commandant local taliban et trois de ses associés, portant ainsi à 54 le nombre de morts vendredi dans cette contre-attaque de l'armée. Comme pour les opérations militaires, ces bilans et l'identité des victimes ne pouvaient être confirmés de source indépendante.
- Sur la potence -
Dans le même temps, le chef de l'armée, le général Raheel Sharif, a signé l'ordre d'exécution de six rebelles islamistes après la levée du moratoire sur la peine de mort décidée dans la foulée de l'attaque, mardi, des talibans du TTP contre une école de Peshawar, qui a suscité une vague d'indignation à l'étranger et au pays.
Des responsables pakistanais cités dans les médias locaux évoquaient vendredi de premières exécutions au cours des prochains jours, notamment pour des coupables de sanglantes attaques contre des bases de l'armée ces dernières années.
Depuis 2008, le Pakistan n'a exécuté aucun condamné à mort, hormis dans un cas lié à une décision de la cour martiale.
L'annonce de la reprise des exécutions a été condamnée par les organisations de défense de droits de l'Homme. "Lever le moratoire sur les exécutions semble être une réaction impulsive qui ne touche pas au coeur du problème: le manque de sécurité pour la population du Nord-Ouest du Pakistan", a ainsi déclaré Amnesty International, soulignant que la peine de mort n'avait aucun effet dissuasif.
La reprise des exécutions fait en outre craindre aux autorités des évasions massives dans les prisons du nord-ouest du pays, où sont écrouées de nombreuses personnes soupçonnées ou condamnées pour des liens avec des groupes islamistes armés et autour desquels ont été déployés des renforts.
En juillet 2013, plus de 240 prisonniers, dont de nombreux combattants islamistes, s'étaient évadés de la prison de Dera Ismaïl Khan (nord-ouest), à la suite d'un assaut des talibans.
En avril 2012, une autre attaque, contre la prison de Bannu elle aussi située dans le nord-ouest du pays, près de la frontière afghane, avait permis l'évasion de quelque 400 insurgés.
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