Les actionnaires d'Alstom devraient entériner vendredi la cession du pôle énergie du fleuron industriel français au conglomérat américain General Electric, nouvelle étape vers sa transformation, obtenue de haute lutte auprès de l?État français, en un groupe dédié aux transports.
L?État avait âprement négocié avec les deux groupes au printemps pour défendre les intérêts stratégiques de la France, avant de donner début novembre son feu vert formel à l'opération soutenue par le principal actionnaire d'Alstom, le groupe Bouygues (environ 29%).
Sauf surprise, l'assemblée générale extraordinaire devrait donc valider la cession pour 12,35 milliards d'euros des activités énergétiques, qui représentent 70% du chiffre d'affaires du groupe français et emploient plus de 65.000 personnes dans le monde, dont environ 9.000 en France.
La transaction devra aussi recevoir l'aval des autorités règlementaires dans une vingtaine de pays pour une finalisation mi-2015.
- Inquiétudes à Belfort -
Alstom, qui construit les emblématiques TGV, entend se concentrer à l'avenir sur les transports, un secteur jugé plus porteur.
"C'est un marché dans lequel les opportunités de croissance nous paraissent exister dans l'ensemble des régions, pour autant qu'on se dote des moyens nécessaires pour les saisir", avait déclaré le PDG, Patrick Kron, en novembre.
Pourtant, les syndicats redoutent la suppression de plus de 300 emplois sur les quelque 600 de l'activité transports à Belfort, faute de commandes alors que l'entreprise construit de plus en plus localement pour ses contrats à l'étranger.
"On peut avoir un carnet de commandes important, de belles perspectives de croissance, et pourtant, pas une charge optimale partout. Dire que parce que Belfort va mal, Alstom Transport va mal, c'est un raccourci qui est faux", a réagi une porte-parole.
"Il y a des activités en sous-charge, c'est le cas de Belfort. La baisse est essentiellement liée à la baisse de l'activité de locomotives fret", a-t-elle ajouté.
Mais la capacité du nouvel Alstom à rouler tout seul est aujourd'hui questionnée, face à une concurrence croissante avec l'émergence de géants chinois.
"Seule, dans les transports, l'entreprise est viable à court terme mais on ne pourra éviter qu'Alstom s'adosse à une autre entreprise", estime Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Dans le cadre de la transaction, Alstom prévoit de racheter à GE son activité de signalisation ferroviaire pour environ 600 millions d'euros. Des accords de coopération sont également prévus dans le ferroviaire aux États-Unis.
- Super bonus pour Kron -
L'industriel a par ailleurs prévu de redistribuer à ses actionnaires de 3,5 à 4 milliards d'euros sur le produit de la vente par le biais d'un rachat d'actions, un super dividende qui pourrait freiner, selon des analystes, ses ambitions futures.
Un montant de 2,6 milliards d'euros sera réinvesti dans les trois coentreprises qu'Alstom va constituer avec GE dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les turbines à vapeur, dont certaines équipent des centrales nucléaires.
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