Environ 300 manifestants de la CFDT Transports, vêtus de gilets orange fluo, bloquaient jeudi dans la soirée la circulation des poids-lourds au péage de Saint-Arnoult (Yvelines) à l'ouest de Paris, pour peser sur les négociations salariales dans les transports, a constaté un journaliste de l'AFP.
Arrivés au péage vers 20h00, les manifestants, bonnet de père Noël clignotant sur la tête et drapeaux à la main, ont empêché les camions de passer. Dans les deux sens, plusieurs dizaines de poids-lourds bloqués, dont certains klaxonnaient pour manifester leur mécontentement, étaient stationnés sur des files de plusieurs centaines de mètres.
"On va rester le temps qu'il faudra, pour que les patrons comprennent que quand la CFDT elle dit, la CFDT elle fait", a déclaré à l'AFP Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération. "On est ici car la police ne voulait pas nous voir à Rungis. Leur barbaque, ils l'auront mais ils l'auront tardivement", a-t-il lancé.
Le marché de Rungis avait été cité comme une cible possible des manifestants.
Les gendarmes assuraient le passage des voitures, mais le trafic était fortement ralenti. Des palettes ont été installées devant le péage.
La CFDT Transports, premier syndicat de la profession, avait appelé vendredi dernier les salariés à bloquer des routes et des entrepôts en région parisienne pour peser sur les négociations salariales dans les transports.
La CFDT s'était dite prête à lever son mouvement en cas de négociation rapide "et surtout sérieuse" avec le patronat, une main tendue qui n'a visiblement pas abouti.
"Au vu de l?absence d?évolution de la position patronale, la CFDT Route confirme son appel à la mobilisation des salariés du transport routier", expliquait-elle jeudi dans un communiqué.
Les négociations salariales pour 2015 sont au point mort depuis la dernière séance du 1er décembre, où la CFDT avait claqué la porte faute d'engagements suffisants de la part des fédérations patronales.
Le syndicat réclame la revalorisation du salaire minimum pour les salariés les moins qualifiés, en le portant à 10 euros.
Actuellement, un seul des quatre coefficients en vigueur dans le transport routier -celui réservé aux salariés les plus qualifiés- dépasse le Smic, fixé en 2014 à 9,53 euros.
Une grève reconductible des routiers est par ailleurs prévue par une intersyndicale, dont ne fait pas partie la CFDT, à partir du 18 janvier, deux jours avant la prochaine réunion de négociation salariale. Elle se réunit cet après-midi pour décider des modes d'action, a-t-on appris auprès de la CGT Transports.
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