Un commando taliban a attaqué mardi une école pour enfants de soldats à Peshawar, principale ville du nord-ouest du Pakistan, provoquant un carnage qui fait plus de 130 morts, la plupart des écoliers, selon un nouveau bilan des autorités.
L'assaut, toujours en cours en début d'après-midi, a été revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), habitué des attaques contre les écoles, qui a dit vouloir ainsi venger l'offensive militaire en cours contre lui dans la région.
Cette attaque est l'une des plus sanglantes perpétrées ces dix dernières années au Pakistan, et déjà l'une des plus marquantes car le TTP, principal groupe rebelle islamiste du pays et proche d'Al-Qaïda, a visé les enfants des soldats qu'il combat.
Elle a débuté vers 10H30 locales (05H30 GMT) lorsque 5 ou 6 talibans déguisés en militaires ont pris d'assaut l'école, située dans les faubourgs de la ville et à la lisière des zones tribales, selon des sources concordantes.
Près de 500 élèves, la plupart âgés de 10 à 20 ans, étaient alors présents, dont on ne savait combien étaient toujours sur place en milieu d'après-midi, faisant craindre un bilan encore plus lourd.
"Nous avons mené cette attaque après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs haut responsables de l'armée étudient dans cette école", a expliqué à l'AFP Muhammad Khurasani, un porte-parole du TTP, en la revendiquant.
Selon des témoins, les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre les enfants, et au moins un a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui.
- 'Tragédie nationale' -
L'armée, très présente dans cette ville régulièrement visée par les rebelles, est rapidement intervenue, déclenchant des tirs qui se poursuivaient en milieu d'après-midi.
Six heures après le début de l'assaut, le bilan atteignait 130 morts, en grande majorité des enfants, ont déclaré à l'AFP deux ministres de la province de Khyber Pakhtunkhwa (KPK) dont Peshawar est la capitale. Le précédent bilan faisait état de 108 morts dont 82 enfants.
L'armée affirmait de son côté progresser sur le terrain: peu après 16H00 locales (11H00 GMT), elle a annoncé que cinq des six assaillants avaient été tués et qu'elle était en train de "nettoyer" le bâtiment où se trouvait le dernier.
Dénonçant cette "tragédie nationale" provoquée par des "sauvages", le Premier ministre Nawaz Sharif a décidé de se rendre sur place, une chose rare dans ce pays habitué aux attaques rebelles, pour "superviser (lui-même)cette opération".
"Ces enfants sont mes enfants, le pays est en deuil et je suis en deuil", a-t-il ajouté.
- Balles dans la tête -
"Beaucoup d'élèves et de professeurs ont été évacués", a déclaré à l'AFP un responsable militaire local, sans préciser combien étaient encore dans l'école.
"Nous avons envoyé six hommes pour cette attaque, dont des snipers et des kamikazes (bardés d'explosifs)", avait auparavant indiqué à l'AFP le porte-parole taliban Muhammad Khurasani.
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