La police israélienne a procédé mardi matin à un coup de filet contre Lehava, une organisation raciste d'extrême droite opposée à la coexistence avec les Arabes, dont elle a arrêté le chef et neuf autres membres.
"Après une enquête secrète () dix suspects, membres de l'organisation Lehava, ont été arrêtés pour être interrogés suite à des incitations et des appels à des actes de violence et de terreur racistes", a indiqué la police dans un communiqué.
Le nom de Lehava a récemment été lié à l'incendie fin novembre de la seule école bilingue arabe-hébreu de Jérusalem. Trois jeunes arrêtés début décembre et soupçonnés d'avoir allumé cet incendie sont membres de cette organisation extrémiste, selon le Shin Beth, service de sécurité intérieure.
Lehava, qui lutte contre la perte de l'identité juive en particulier à travers le mariage entres juifs et Arabes, s'inspire de l'idéologie de Meir Kahana, fondateur du mouvement raciste anti-arabe Kach, assassiné en 1990.
C'est de cette idéologie que se réclamait Baruch Goldstein, l'auteur en 1994 du massacre du caveau des Patriarches à Hébron, en Cisjordanie occupée. Il avait tué 29 Palestiniens musulmans en prière et en avait blessé environ 125 autres avec une arme à feu automatique, avant d'être abattu.
La police n'a pas dit précisément quels faits étaient reprochés aux dix personnes arrêtées, sur lesquelles elle n'a pas non plus fourni de détails.
Selon les médias israéliens, les membres de Lehava ont été arrêtés chez eux en Israël, notamment dans les villes de Petah Tikva, Netivot et Jérusalem, et en Cisjordanie. Le chef de l'organisation, Benzi Gopstein, a été arrêté à Hébron.
"La police agit contre Lehava alors que c'est une organisation légale", a déclaré sur la radio publique Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite et avocat de Lehava. Il a accusé "la gauche" d'avoir fait pression sur la police.
Des députés de gauche ont de leur côté appelé à ce que ce groupe soit déclarée "organisation terroriste" et interdite.
"C'est seulement maintenant que les autorités se réveillent", a regretté Ruth Karni, avocate du Centre réformé pour la religion et l'état, qui a saisi la Cour suprême pour l'interdiction de Lehava. "Le droit à la liberté d'expression est respecté en Israël. Mais cette organisation est violente, raciste et appelle ouvertement à s'en prendre physiquement aux Arabes", a-t-elle ajouté sur la radio publique.
Les policiers ont opéré ce coup de filet au lendemain de l'inculpation formelle de Yitzhak Gabai, 22 ans, et des frères Nahman et Shlomo Twitto, respectivement 18 et 20 ans, qui, selon le Shin Beth, ont avoué leur participation à l'incendie de l'école bilingue arabe-hébreu de Jérusalem. Des slogans "mort aux Arabes", "Kahana avait raison" ou "pas de coexistence avec le cancer" avaient été retrouvés sur les lieux.
L'incendie de cette école, symbole d'une possible coexistence, avait suscité un vif émoi en Israël et comme à l'étranger, dans un contexte de violences et de tensions exacerbées entre Palestiniens et Israéliens depuis l'été.
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