La prise d'otages dans un café de Sydney a pris fin dans la nuit de lundi à mardi avec l'assaut des policiers d'élite lors duquel le forcené, un militant islamique radical d'origine iranienne, et deux otages ont été tués, selon les médias.
Peu avant 03H00 locales (16H00 GMT), et après quelque 16 heures d'angoisse, la police de la province de Nouvelle-Galles du Sud dont Sydney est la capitale a annoncé: "Le siège est terminé".
La police a confirmé un peu plus tard que le preneur d'otages avait été touché par balles dans l'opération et évacué vers un hôpital où les médecins ont prononcé sa mort.
Un homme de 34 ans et une femme de 38 ans parmi les otages ont également été tués dans l'assaut et six autres personnes ont été blessées, a précisé la police.
Cinq otages étaient parvenus à recouvrer la liberté au cours de la journée.
Il y avait au total 17 otages dans le café, où le preneur d'otages n'avait pas placé d'explosifs, d'après la police.
L'assaut policier a été lancé dans le Lindt Chocolat Cafe, sur Martin Place, esplanade piétonne située au coeur de la plus grande ville d'Australie.
Des otages ont surgi d'une porte de service et une détonation sourde a fendu l'air. D'autres détonations ont retenti, ponctuées d'éclairs de lumière, et d'autres otages se sont précipités au dehors, certains se couchant sur le sol aux sommations des policiers.
Un photographe de l'AFP a vu ce qui semblait être un corps sur un brancard, couvert d'un drap taché de sang. Une femme, apparemment blessée aux membres inférieurs, était conduite sur un brancard jusqu'à une ambulance.
Le North Shore Hospital a confirmé à l'AFP avoir pris en charge une femme d'une quarantaine d'années blessée par balle à la jambe qui se trouvait dans un état grave mais stable.
Le forcené a été identifié avant la fin sanglante. Selon des informations de presse convergentes, il s'agit de Man Haron Monis, 50 ans, un islamiste d'origine iranienne inquiété par la justice australienne pour plusieurs faits de violence.
L'Iran a officiellement condamné lundi la prise d'otages en Australie, la qualifiant d'injustifiable, a rapporté l'agence Irna.
Pendant la prise d'otages, l'homme avait contraint des otages à tendre sur la vitrine du café un drapeau noir portant des caractères arabes mentionnant la "shahada", ou profession de foi musulmane: "Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète".
- Un individu dérangé -
Cet homme, en Australie depuis 1996, "était imprégné d'extrémisme (religieux, ndlr) et souffrait d'instabilité mentale", a déclaré le Premier ministre Tony Abbott. "Il s'agit d'un acte isolé", a aussi annoncé la police.
Son ancien avocat Manny Conditsis a aussi exclu qu'il ait pu s'agir d'un acte concerté, organisé. "C'est un individu dérangé qui a commis un acte terrifiant", a-t-il dit à la chaîne de télévision ABC.
Selon les informations du quotidien The Australian, le forcené avait dans le passé envoyé des lettres d'injures aux familles de soldats morts en opérations et était en liberté conditionnelle sous l'accusation de complicité de meurtre dans l'enquête sur la mort de son ex-épouse.
Il était arrivé en 1996 en Australie grâce au statut de réfugié, vivait dans la banlieue de Sydney et était un "islamiste radical", a poursuivi le journal. Ces informations sont recoupées par son propre site internet et la page de l'encyclopédie en ligne Wikipedia rédigée à son sujet et publiée avant même les événements de lundi.
Après avoir convoqué le Comité de sécurité nationale réunissant les membres de son gouvernement et des conseillers chargés des questions de sécurité, Tony Abbott avait évoqué des "élements allant dans (le) sens" d'un acte justifié par "des motifs politiques".
Depuis Genève, le propriétaire du café, l'entreprise suisse Lindt, s'est déclaré "dévasté" par la prise d'otages.
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