La pérennité du système des retraites semble assurée à court terme: les projections financières du Conseil d'orientation des retraites (COR), consultées lundi par l'AFP, montrent une embellie par rapport à 2012, notamment grâce à la réforme Ayrault.
Ce conseil a pour mission depuis la dernière réforme des retraites promulguée en janvier 2014 de rendre un rapport annuel sur les évolutions et perspectives des retraites en France.
Il vient d'ajuster ses projections du système de retraites, en tenant en compte de la dégradation de la conjoncture économique et en intégrant les effets de la réforme Ayrault.
Résultat: "Même si les deux exercices ne sont pas directement comparables, le solde financier du système de retraite serait meilleur que celui projeté en 2012 dans chacun des scénarios (qui prennent en compte taux de natalité, inflation, taux de chômage, etc ndlr) d?environ 0,6 point de PIB en 2020 et 1 point de PIB à partir de 2030 ? et ce malgré des hypothèses économiques moins favorables à court terme", constate le COR.
Cette amélioration résulterait, entre autres, de l'augmentation des ressources, la dernière réforme prévoyant une hausse des cotisations vieillesse acquittées par les salariés et par les employeurs.
Elle s'explique aussi, selon le COR, par "l'amélioration du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités, sous l?effet de la poursuite de l?allongement de la durée requise pour une retraite à taux plein". La durée nécessaire sera de 43 ans (172 trimestres) en 2035.
Le système de retraite pourrait, en cas de croissance suffisante des salaires, revenir à l'équilibre après 2025, selon le COR, 2035 dans le scenario le plus pessimiste (taux de chômage à 10%).
Mais à court terme, les retraites de base s'en sortent bien. En revanche, les régimes complémentaires Agirc-Arrco verraient leur besoin de financement se creuser jusqu'en 2018, passant de ?2,1 à ?5,5 milliards d?euros.
- Age de départ moyen repoussé-
Dans un rapport, attendu jeudi mais révélé lundi par Le Parisien, la Cour des comptes dresse aussi un bilan alarmiste, avec un trou de 15 milliards d'euros en 2030 pour les caisses Agirc (cadres)-Arrco (ensemble des salariés) et préconise un allongement de deux ans de la durée du travail.
Les partenaires sociaux, gestionnaires de l'Agirc-Arrco, doivent justement entamer des négociations en février 2015 pour retrouver un équilibre financier, scrutées par le gouvernement qui pourrait transposer leurs trouvailles aux retraites de base.
L'enjeu est majeur puisque les pensions versées par ces caisses représentent approximativement un tiers de la retraite totale des non-cadres et deux tiers de celle des cadres.
Alors qu'il a "relativement peu fluctué au cours des années 2000, entre 60 ans et demi et 61 ans", l'âge de départ moyen à la retraite passerait à 62,1 ans en 2018, puis 64,1 ans à partir de la fin des années 2030 (64,4 ans s'il n'y avait plus de départ anticipé), note par ailleurs le COR.
Les actifs retardent leur retraite sous les effets des récentes réglementations et de carrières interrompues ou commencées tardivement.
Autre phénomène relevé par le COR: le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités de droit direct diminuerait progressivement, passant de 1,7 en 2018 à environ 1,4 à partir de la fin des années 2040.
Le ratio serait légèrement supérieur à cette valeur dans les scénarios de plein emploi à long terme (taux de chômage de 4,5 %) et légèrement inférieur dans ceux où le taux de chômage se stabiliserait autour de 7%.
En outre, la pension moyenne de l?ensemble des retraités relative au revenu d?activité moyen décroîtrait légèrement à partir de 2015.
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