Un homme armé et muni d'un drapeau islamique noir retenait toujours dans la nuit de lundi à mardi un nombre indéterminé de clients et employés dans un café du centre de Sydney d'où cinq otages ont pu fuir.
La prise d'otages dans le café Lindt de Martin Place, esplanade piétonne située dans le centre des affaires de Sydney, a commencé lundi matin, entraînant le siège de la plus grande ville du pays et l'intervention de centaines de policiers lourdement armés.
Selon la chaîne de télévision ABC, le preneur d'otages est un "religieux" d'origine iranienne répondant au nom de Man Haron Monis.
Selon le quotidien The Australian, l'homme a envoyé des lettres d'injures aux familles de soldats morts en opérations et était en liberté conditionnelle sous l'accusation de complicité de meurtre dans l'enquête sur la mort de son ex-épouse.
Le journal n'a pas révélé son identité tout en affirmant que le suspect, âgé de 49 ans, arrivé en 1996 en Australie grâce au statut de réfugié, vivait dans la banlieue de Sydney et était un "islamiste radical".
La police n'a pas infirmé ces informations, indiquant seulement connaître son identité.
Les autorités ont déclaré que les mobiles de l'homme n'étaient pas clairement établis mais des otages tenaient plaqué contre une fenêtre de l'établissement un drapeau noir avec une inscription partiellement visible en caractères arabes.
Il semblerait qu'il s'agisse d'un drapeau souvent repris à leur compte par les groupes jihadistes et mentionnant la "shahada", ou profession de foi musulmane: "Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète".
Tandis que la police tentait de maintenir un contact continu avec le preneur d'otages, des vidéos étaient publiées sur l'internet montrant des otages à bout de force énonçant les exigences de leur ravisseur. YouTube a rapidement supprimé ces images.
Le preneur d'otage, qui possèderait une arme à feu, a émis une série d'exigences via la presse australienne mais celle-ci les a censurées à la demande de la police.
- les organisations musulmanes condamnent -
Plus de 40 organisations musulmanes australiennes ont condamné la prise d'otages et le "détournement" de la "shahada" par des "individus qui ne représentent qu'eux-mêmes".
L'Australie, engagée aux côtés des Etats-Unis dans la lutte contre l'organisation Etat islamique (EI), a relevé en septembre son niveau d'alerte face à la menace terroriste représentée notamment par les combattants jihadistes australiens de retour d'Irak et de Syrie.
Dans la journée, trois hommes, bientôt suivis par deux femmes, sont sortis du café en courant. On ignorait s'ils s'étaient échappés ou si le preneur d'otage les avait laissé partir. La police a indiqué que personne ne semblait avoir été blessé.
L'une des ex-otages a été identifiée comme Elly Chen, une serveuse, dont la soeur Nicole s'est réjouie sur Facebook: "Ouiiii, enfin je te vois. Je suis si heureuse que tu sois en sécurité!!!!".
Chris Reason, journaliste pour la chaîne Channel Seven dont la salle de rédaction fait face au café, a tweeté: "Nous avons compté environ 15 otages, pas 50, un mélange de femmes, d'hommes, de jeunes, de vieux, mais pas d'enfants".
"Nous voyons que le preneur d'otages les fait tourner, il les force à se mettre debout près des fenêtres, parfois pendant deux heures", a ajouté le journaliste.
Le Premier ministre australien Tony Abbott a convoqué le Comité de sécurité nationale, réunissant les membres de son gouvernement et des conseillers chargés des questions de sécurité.
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