Près d'une centaine de taxis ont commencé à converger lundi matin vers Paris, depuis les aéroports de Roissy et Orly, pour une opération escargot destinée à dénoncer la concurrence du géant du véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber, a constaté l'AFP.
Environ 70 taxis à Roissy et une trentaine à Orly se sont rassemblés au petit matin, dans le calme, selon des sources aéroportuaires. A Roissy, certains taxis ont collé sur leur pare-brise des autocollants "Profession en danger, non a la concurrence déloyale", selon un journaliste de l'AFP.
Les cortèges, rassemblés à l'appel de Taxis de France, du Collectif des taxis parisiens et de l'Association française des taxis, ont pris la direction de Paris vers 08H00, pour rejoindre les abords de la place Vauban, dans le 7e arrondissement.
"La mobilisation est clairement moins importante que lors des derniers mouvements, car les principaux syndicats n'ont pas appelé à la grève", assure une source aéroportuaire. "Mais les taxis n'ont pas besoin d'être nombreux pour bloquer une voie d'autoroute", rappelle toutefois cette source.
"On sait que ça va créer le bazar, mais on n'a pas le choix, on n'est pas entendu", a assuré Michaël Mouly, taxi "depuis cinq ans", venu "défendre son steak" avec les grévistes de Roissy. "La concurrence des VTC est injuste, on ne se bat pas à armes égales", ajoute-t-il.
"Officiellement, les VTC n'ont pas le droit de faire de la maraude publique. Mais ils le font en permanence", s'agace Salahdin Dahaoui, président du Collectif des taxi parisiens. "Uber fait de l'activité illégale de taxi. C'est de la piraterie!", estime-t-il.
Ce nouvel épisode dans la guerre des taxis fait suite au refus vendredi du tribunal de commerce de Paris d'interdire le populaire mais controversé service UberPOP, qui met en relation des passagers et des automobilistes qui ne sont pas chauffeurs professionnels.
Ce service entre particuliers a été ajouté en février à l'offre commerciale parisienne d'Uber, plateforme électronique disponible sur smartphone qui sert d'intermédiaire entre clients et chauffeurs de VTC.
Plusieurs opérations escargot ont déjà été menées en France depuis le début de l'année pour dénoncer la concurrence des VTC, et particulièrement celle d'Uber, l'une d'elles ayant été marquée en janvier par des débordements et dégradations à Paris.
Mais cette fois, l'intersyndicale des chauffeurs a choisi de ne pas se joindre au mouvement, même si elle se prononce elle aussi pour l'interdiction d'Uber.
"Nous ne voulons pas déranger les gens à l'approche de Noël", a expliqué Nordine Dahmane, représentant FO et membre de l'intersyndicale CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST.
L'intersyndicale doit se réunir lundi à 16H00 pour décider d'un éventuel mouvement en janvier.
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