La police de Hong Kong a investi lundi le dernier campement occupé par les manifestants prodémocratie dans l'ancienne colonie britannique et procédé à plusieurs arrestations, mettant un point final à plus de deux mois de sit-in destinés à réclamer un véritable suffrage universel.
Ce campement, où seuls étaient encore présents une vingtaine de manifestants, était le plus petit des trois sites occupés depuis le 28 septembre par les protestataires, et se situait dans un quartier très commerçant de l'est de l'île de Hong Kong.
"Après l'évacuation de la zone occupée de Causeway Bay, l'occupation illégale qui dure depuis plus de deux mois est terminée", a réagi le chef de l'exécutif hongkongais, Leung Chun-ying.
L'occupation de différents sites et le blocage de grandes voies de circulation de l'ancienne colonie britannique par des mlanifestants ont "nui à l'Etat de droit" et entraîné de "graves pertes" pour l'économie locale, selon lui.
Les autorités ont fait évacuer la semaine dernière le principal campement des protestataires, situé dans le quartier d'Admiralty, près du siège du pouvoir. Plus de 200 personnes avaient été interpellées lors de l'opération. Fin novembre, c'est le site de Mongkok, dans la partie continentale du territoire passé sous tutelle chinoise, qui avait été démantelé.
Lundi, avant l'intervention de la police, certains manifestants de Causeway Bay démontaient leurs tentes et rangeaient leurs affaires. "Nous reviendrons", pouvait-on lire sur des autocollants.
"Je suis prête à partir, je ne veux pas être arrêtée. Je veux rester en vie pour de nouvelles confrontations", a expliqué à l'AFP Judy Kong. "Je les laisserai m'interpeller", promettait au contraire Wong, 90 ans, bravant dans son fauteuil roulant l'avancée des policiers en tenue.
Des militants restés à l'extérieur du campement scandaient "Nous voulons un vrai suffrage universel" tandis que les premières barricades tombaient. Une dizaine de manifestants ont été interpellés sans résistance et emmenés dans un bus.
Les différentes opérations d'évacuation des protestataires ont fait suite à une décision de la Haute cour, saisie par des commerçants et des compagnies de transport en commun.
Depuis le pic de la contestation prodémocratie le 28 septembre, lorsque les manifestants étaient descendus dans la rue par dizaines de milliers, le nombre de protestataires avait nettement diminué. Et le soutien au mouvement de l'opinion publique, lassée par les embouteillages et les perturbations, s'était érodé.
Territoire chinois bénéficiant d'une large autonomie, l'ancienne colonie britannique a connu avec ces manifestations sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.
Les protestataires, dont une majorité de lycéens, d'étudiants et de jeunes travailleurs, réclament l'instauration d'un véritable suffrage universel et contestent la pré-sélection par Pékin des candidats au poste de chef de l'exécutif local.
La Chine a accepté le principe du suffrage universel pour l'élection du prochain chef de l'exécutif en 2017 mais exige que les candidats reçoivent l'aval d'un comité loyaliste, ce qui garantit, aux yeux des manifestants, l'élection d'un candidat inféodé à Pékin.
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