La police turque a arrêté dimanche des partisans du prédicateur islamiste Fethullah Gulen, le principal adversaire, exilé aux Etats-Unis, du président Recep Tayyip Erdogan, lors d'une série d'opérations visant également les locaux du journal Zaman proche de M. Gulen, a annoncé l'agence officielle Anatolie.
La police anti-terroriste a mené dimanche matin des opérations dans treize villes de Turquie dont Istanbul, arrêtant au total au moins 24 personnes, dont l'un des principaux dirigeants d'une chaîne de télévision proche de Fetullah Gulen, selon Anatolie.
Le président Erdogan avait annoncé il y a deux jours une nouvelle opération contre les partisans de son ennemi juré, qu'il accuse régulièrement d'avoir orchestré l'an dernier le lancement d'une enquête pour corruption contre des membres de son cercle le plus proche.
Des mandats d'arrêts ont été délivrés contre 32 personnes, parmi lesquelles Ekrem Dumanli, le rédacteur en chef de Zaman, l'un des grands quotidiens en Turquie.
Une foule de protestataires s'est aussitôt rassemblée samedi matin devant l'immeuble du journal situé à la périphérie d'Istanbul, créant la confusion et obligeant la police à quitter l'immeuble sans arrêter aucun des employés du journal.
"Une presse libre ne peut être réduite au silence", scandait la foule en soutien à Ekrem Dumanli qui mettait la police au défi de venir l'arrêter .
Cette nouvelle rafle est la dernière de plusieurs vagues d'interpellations depuis juillet, organisées par le gouvernement contre ce que le président islamo-conservateur Erdogan dénonce comme un "Etat parallèle" au sein des forces de sécurité, visant la chute de son gouvernement.
Vendredi le président avait annoncé un nouvelle vague d'arrestations des partisans de Gulen, promettant de les "poursuivre jusque dans leurs repaires".
Le régime qui dirige la Turquie depuis 2002 a déclaré l'hiver dernier la guerre au mouvement de M. Gülen, 73 ans, accusé d'avoir constitué un "Etat dans l'Etat" et comploté dans l'ombre pour provoquer sa chute.
Le mouvement Hizmet du prédicateur islamique a nié toute implication dans l'enquête pour corruption visant des proches du président.
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