Une manifestation à l'appel du parti conservateur polonais Droit et Justice (PiS, opposition) a réuni samedi à Varsovie plusieurs dizaines de milliers de personnes, 60.000 selon les organisateurs, pour dénoncer les irrégularités des récentes élections locales.
Les manifestants ont marqué en même temps le 33e anniversaire du coup de force du général Wojciech Jaruzelski contre le mouvement Solidarité de Lech Walesa, le premier syndicat libre du bloc soviétique.
Réunis autour du chef de PiS Jaroslaw Kaczynski dans le centre de la capitale, sous une marée de drapeaux nationaux blanc-rouge, les manifestants ont assisté en début d'après-midi à un "appel aux morts", avec la lecture de plusieurs dizaines de noms des victimes de la loi martiale instaurée en Pologne le 13 décembre 1981 par le pouvoir communiste de l'époque.
Après cette cérémonie retransmise en direct par plusieurs chaînes de télévision, les manifestants ont défilé sur quelque 2 kilomètres, en passant devant le siège du gouvernement jusqu'au monument du maréchal Jozef Pilsudski, le père de l'indépendance de la Pologne en 1918.
"C'est un défilé des citoyens qui défendent la démocratie, la liberté des médias et les droits civiques", a déclaré M. Kaczynski au début du défilé.
Une demi-douzaine d'évêques catholiques polonais, qui avaient déclaré leur soutien à cette initiative controversée, ont finalement quitté cette semaine le comité d'honneur de la marche "par souci d'unité des Polonais", a indiqué le porte-parle de l'épiscopat, Jozef Kloch.
A la suite de graves pannes informatiques qui avaient perturbé le 1er tour des élections municipales et régionales le 16 novembre, Jaroslaw Kaczynski avait parlé de fraudes électorales, dénonçant un grand nombre de votes non valide (17%) et un large écart entre les sondages et les résultats.
Dans la plupart des grandes villes de Pologne, les libéraux de la Plateforme civique (PO) au pouvoir ont fait élire leurs candidats, notamment à Varsovie, Gdansk (nord), Wroclaw (sud-ouest) et Poznan (ouest).
Le parti PiS, lui, a maintenu son pouvoir dans des localités plus petites, principalement dans l'est et le sud-est du pays.
- 'Un sac de pierres' -
"Ces élections ont été truquées", a martelé M. Kaczynski, prenant une nouvelle fois la parole à la fin de la manifestation qui s'est dispersée sans incident en début de soirée.
Il a accusé les libéraux, au pouvoir depuis 2007, d'être responsables "de la corruption et du chômage". Il a lancé un appel à "se débarrasser de ce sac de pierres sur notre dos qu'est le pouvoir actuel".Pi
"Ils veulent nous priver de notre bulletin électoral car ils voient se dessiner la perspective de notre victoire", a-t-il affirmé.
A six mois environ de l'élection présidentielle et à un an des législatives, ce scrutin local a été perçu comme un test important.
Un grand retard à l'annonce des résultats, provoqué par la panne du système informatique, a entraîné la démission des responsables de la commission électorale nationale.
Saisis de nombreuses plaintes d'électeurs, les tribunaux ont certes constaté des irrégularités dans plusieurs cas, décidant même localement de réorganiser un vote, mais n'ont pas contesté globalement la validité des élections.
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