Deux grandes confédérations syndicales italiennes ont lancé vendredi une grève générale de huit heures contre les réformes économiques et sociales de Matteo Renzi que ce dernier tente d'imposer à un rythme rapide pour sortir le pays de la crise.
Plus d'une cinquantaine de manifestations sont prévues dans de nombreuses villes italiennes dans le cadre de cette grève entamée à 08h00 GMT et devant se terminer à 16h00 GMT. Elle a été lancée à l'appel de la CGIL (gauche), la principale confédération syndicale italienne, et de la UIL (modérée), la troisième plus importante du pays.
Une autre confédération, l'UGL (droite), plus petite, est venue se joindre au mouvement, tandis que la CISL (catholique), deuxième confédération plus importante en Italie, ne s'y est pas associée, jugeant que la protestation dans le contexte actuel était contre-productive et qu'il fallait mieux proposer "un grand pacte social".
De nombreux secteurs du public et du privé seront touchés par cette grève qui se manifestera avec le plus de force dans les transports.
Des dizaines de vols ont dû être annulés ou reprogrammés sur les principaux aéroports du pays, tandis que les transports en commun vont assurer le service minimum garanti par la loi, aux heures de pointe, mais s'arrêter le reste de la journée.
Pour pallier ces inconvénients, Rome a ouvert le centre-ville à tous les véhicules et non seulement à ceux munis d'un permis spécial, comme c'est le cas généralement.
La principale cible de la colère syndicale reste le "Jobs Act", la réforme du marché du travail voulue par M. Renzi pour encourager les embauches. La loi, adoptée la semaine dernière, prévoit de faciliter les licenciements et de réduire les droits et protections des salariés dans leurs premières années de contrat.
Les syndicats dénoncent aussi le projet de budget 2015, jugeant ses mesures de relance de l'économie insuffisantes.
- Tension entre Renzi et les syndicats -
Matteo Renzi a depuis son accession au pouvoir des relations tendues avec les syndicats dont il a réduit le poids en éliminant la concertation avec eux et le marchandage que ces derniers ont imposé pendant des décennies à tous les gouvernements sur de nombreux sujets.
"Le gouvernement commet une erreur en éliminant la discussion et la participation" des syndicats à l'élaboration des lois dans certains domaines, a affirmé vendredi Susanna Camusso, secrétaire générale de la CGIL.
"Le gouvernement doit choisir entre le conflit et le dialogue", a-t-elle ajouté.
"Aujourd'hui nous arrêtons l'Italie pour la faire repartir dans la bonne direction", a renchéri le leader de l'UIL, Carmelo Barbagallo.
"La grève générale est un moment de protestation d'une grande importance. Nous avons beaucoup de respect à son égard, même si je ne partage pas ses motivations. Bon travail à qui travaillera et bonne chance à qui fera la grève", a déclaré jeudi sur un ton conciliant Matteo Renzi.
Le chef du gouvernement a adopté un ton plus bienveillant à l'égard des syndicats, après plusieurs mouvements de grève en octobre et novembre quand il déclarait: "l'époque où une manifestation pouvait bloquer le gouvernement et le pays est révolue".
"Si les syndicalistes veulent négocier, ils doivent se faire élire" au Parlement, disait-il encore à l'époque.
Maintenant que le Jobs Act a été définitivement adopté par le Parlement, cette grève générale aura une portée essentiellement symbolique.
Matteo Renzi a plusieurs fait savoir qu'il n'entendait pas dévier de sa route, d'autant plus que l'adoption de cette réforme du travail a été jugée par de nombreux dirigeants européens et à Bruxelles comme un pas dans la bonne direction.
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