Pourquoi Mehdi Nemmouche a-t-il fait étape dans le sud de la France? Cinq personnes ont été interpellées mardi par les enquêteurs français qui s'intéressent aux motivations du tueur présumé du Musée juif de Bruxelles.
Trois hommes et deux femmes ont été arrêtés à Marseille dans l'enquête française, a-t-on appris de sources concordantes.
C'est justement à Marseille que ce Français de 29 ans, soupçonné d'avoir mené le jihad en Syrie, avait été interpellé le 30 mai à la descente d'un bus en provenance de la capitale belge. Il était en possession d'un revolver, d'une kalachnikov et de munitions, similaires à ceux utilisés dans la tuerie de Bruxelles qui avait fait quatre morts le 24 mai -- deux Israéliens, une Française et un Belge.
Il avait ensuite été remis fin juillet à la justice belge pour répondre de cet attentat. Sa détention provisoire en Belgique vient d'être prolongée.
Mehdi Nemmouche n'a jamais reconnu être l'auteur de la tuerie et ses avocats ne se sont pas prononcés sur le fond de l'affaire, affirmant réserver sa version des faits pour le procès. "En cour d'assises, nous expliquerons également comment il se fait que M. Nemmouche se soit retrouvé en présence d'un sac avec des armes", a dit en septembre l'un d'entre eux, Sébastien Courtois.
En attendant, côté français, les enquêteurs cherchent à expliquer les déplacements de Mehdi Nemmouche.
Comptait-il commettre de nouvelles attaques à Marseille ou dans le sud de la France? Mais alors pourquoi prendre le risque de traverser le pays plutôt que de frapper de nouveau en Belgique ou dans le nord de la France?
- Voulait-il se "mettre au vert"? -
Souhaitait-il prendre un bateau pour l'Algérie? Mais alors pourquoi transportait-il des armes?
Dernière hypothèse: Mehdi Nemmouche souhaitait se "mettre au vert" chez des connaissances. En détention dans plusieurs prisons du sud-est de la France où il s'était d'ailleurs radicalisé, ce délinquant récidiviste y avait des contacts.
Il a été détenu jusqu'à la fin 2012 avant de se rendre en Belgique, où il a été accueilli par un proche d'un ancien codétenu, puis en Syrie où les enquêteurs pensent qu'il a intégré des mouvements jihadistes.
Parmi les personnes interpellées, figurent d'ailleurs un ou plusieurs hommes rencontrés en détention, selon une source proche du dossier. Les enquêteurs disposent notamment d'éléments de localisation de téléphones.
"Chaque semaine il y a des arrestations, chaque semaine nous procédons à la judiciarisation de la situation de ceux qui reviennent en France après avoir été engagés sur le théâtre d'opérations terroristes en Irak et en Syrie", a commenté mardi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
"Nous sommes déterminés à démanteler les filières terroristes en France () pour que ceux qui ont été impliqués dans des actes terroristes soient rattrapés par la République, rattrapés par la justice, que le droit passe et qu'ils soient mis hors d'état de nuire. C'est ce qui s'est passé ce matin à Marseille."
Cette opération a été menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la police judiciaire, sur commission rogatoire de juges antiterroristes parisiens, chargés d'une enquête depuis le 10 octobre, ont précisé des sources judiciaire et proche de l'enquête.
Les enquêteurs français sont en contact permanent avec leurs homologues belges, a assuré la source judiciaire.
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