Serge Lazarevic, dernier otage français dans le monde, a été libéré après plus de trois années de captivité au Sahel aux mains du groupe islamiste Aqmi et était mardi en route pour Niamey.
L'annonce de la libération de M. Lazarevic, enlevé le 24 novembre 2011 à Hombori (Mali), a été faite mardi à la mi-journée par François Hollande, sans mention du versement d'une éventuelle rançon.
"Notre otage Serge Lazarevic, notre dernier otage, est libre", a déclaré le président. "La France n'a plus aucun otage, dans aucun pays au monde", s'est réjoui M. Hollande, qui a été informé de cette libération par le président nigérien, Mahamadou Issoufou.
"La libération a eu lieu sur le territoire malien dans la région de Kidal" (nord), selon une source sécuritaire malienne.
"Aujourd'hui c'est la joie", a lancé le chef de l'Etat. "J'accueillerai Serge Lazarevic à son retour", a-t-il annoncé. La fille de M. Lazarevic "pourra le rejoindre à Niamey dans les meilleurs délais".
L'Elysée a dans la foulée indiqué que M. Lazarevic était "en relativement bonne santé, en dépit des conditions très éprouvantes de sa longue captivité". Il sera "rapidement rapatrié en France".
Colosse de 1,98 m et 120 kilos, Serge Lazarevic, 51 ans (bien 51), qui a la double nationalité française et serbe, avait été enlevé au Mali en compagnie de Philippe Verdon, qu'il accompagnait en voyage d'affaires. Un groupe d'hommes armés s'était emparé d'eux dans leur hôtel, à Hombori.
Philippe Verdon a été retrouvé mort d'une balle dans la tête en juillet 2013. M. Hollande a salué sa mémoire mardi.
- Hollande appelle à la 'vigilance' -
Cette libération est le résultat "d'efforts intenses" du Niger et du Mali, a indiqué mardi la présidence nigérienne. Mahamadou Issoufou a salué "l'engagement et le professionnalisme dont ont su faire preuve les services nigériens et maliens".
"Un long calvaire s'achève, une vie reprend", a salué pour sa part Manuel Valls sur twitter, ajoutant: "Immense soulagement pour Serge Lazarevic". Le Premier ministre avait fait un déplacement il y a quelques jours à Niamey.
Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP, a lui aussi exprimé son "immense soulagement". Selon l'ex-chef de l'Etat, "ce dénouement heureux ne doit pas nous faire oublier la mémoire de nos compatriotes lâchement assassinés par les terroristes".
Le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait diffusé le 17 novembre une vidéo de Serge Lazarevic, enlevé le 24 novembre 2011.
Barbe fournie, bonnet noir, tunique grise: dans cette séquence de moins de quatre minutes filmée dans l'habitacle d'un pick-up, Serge Lazarevic déclarait en français être malade et estimait que sa vie était en danger. Peu après, le président nigérien s'était toutefois déclaré "optimiste" quant à une libération prochaine de l'otage.
"La France ne compte plus d'otage, elle ne doit plus compter d'otages, ce qui suppose une grande vigilance. Ce qui suppose également une grande protection de nos intérêts", a fait valoir M. Hollande.
"Il y a eu pendant de très longs mois des discussions et ce sont les autorités du Niger qui une fois encore nous ont permis, avec celles du Mali, d'obtenir cette libération", a-t-il confirmé, sans évoquer d'éventuel échange de prisonnier. "Il faut que les Français prennent bien conscience que ces questions d'otages sont extrêmement douloureuses", a-t-il martelé.
Le président de la République a également confirmé le très probable décès d'un autre otage français, Gilberto Rodrigues Leal, enlevé lui aussi au Mali et dont la mort avait été annoncée en avril par les jihadistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Un autre otage français, Hervé Gourdel, avait été assassiné en septembre par des jihadistes en Algérie, mais son corps n'a toujours pas été retrouvé.
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