La France est "au milieu du gué" en matière d'évaluation des élèves, hésitant entre immobilisme et pratiques innovantes, selon un premier bilan du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) publié mardi.
La France "hésite entre deux modèles d'évaluation" et les superpose : l'un, traditionnel fondé sur la liberté pédagogique dans la classe et sur les programmes scolaires, l'autre intégrant de "nouveaux ingrédients", écrit la présidente du Cnesco, la sociologue Nathalie Mons, dans la conclusion du rapport.
Mme Mons cite ainsi "le nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture" que tout élève doit avoir acquis à la fin de la scolarité obligatoire. Prévu dans la loi Peillon de 2013, il impliquera de nouveaux critères d?évaluation des élèves par les enseignants.
"C'est cet assemblage, à ce jour hétéroclite, d'ancien et de nouveau, qu'il faut mettre en cohérence à l'avenir". La France n?est pas "ce village gaulois qui passerait à côté du raz de marée international des réformes en éducation", note l'experte.
Le Cnesco a étudié la réglementation dans plusieurs pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Des pays comme la France privilégient les formes traditionnelles d?évaluation comme les devoirs écrits dont le contenu est laissé à la discrétion de l?enseignant. D?autres pays, comme l?Angleterre ou le Québec, préconisent ou imposent des dispositifs d'évaluation innovants comme "l'auto-évaluation, l?évaluation par les pairs ou le suivi individualisé des élèves".
Certains pays sont aussi attentifs à "protéger" les élèves de certaines évaluations trop formelles durant les premières années du primaire. Ainsi, en Allemagne, durant les deux premières années de la scolarité, les épreuves écrites sont interdites et les enseignants ne peuvent évaluer leurs élèves que par l'observation directe.
La Suède ou le Danemark, par exemple, ont éliminé les notations chiffrées durant les premières années de la scolarité, notamment au primaire et dans les premières années de leurs collèges.
Plusieurs pays ont adopté à partir des années 1970 des systèmes d'évaluation des élèves "de plus en plus contraignants", un phénomène qui s'est amplifié depuis. Ainsi, en matière de notation, "des critères de plus en plus précis sont mis en place", souligne le rapport. La notation chiffrée est devenue "un enjeu de société qui dépasse largement l'école et s'invite régulièrement dans le débat public".
Par ailleurs, le Cnesco relève que les "mécanismes de collaboration entre enseignants, peu réglementés, se développent", notamment en France.
Le Cnesco a été installé en janvier par l'ancien ministre de l'Education nationale Vincent Peillon.
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