La chancelière allemande Angela Merkel va être reconduite mardi pour un huitième mandat de deux ans à la présidence de son parti conservateur (CDU), qu'elle écrase de sa personnalité rassurante.
A la tête de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) depuis 2000, la dirigeante de 60 ans originaire de l'ex-RDA communiste devrait enregistrer un nouveau triomphe lors du congrès de Cologne (ouest) tant elle jouit d'une grande popularité, auprès de la droite mais aussi plus généralement auprès des Allemands.
En 2012 elle avait obtenu 97,9% des voix du millier de délégués, son meilleur score.
Certains observateurs s'interrogeaient sur un éventuel 100% des suffrages, comme seul le premier chancelier d'Allemagne fédérale, Konrad Adenauer, y est parvenu dans les années 50.
Angela Merkel est cette fois encore seule candidate à sa succession à la tête d'un parti poids lourd de la vie politique de l'Après guerre.
Le congrès de la CDU, qui s'achèvera mercredi, "va tourner autour de la chancelière et de ses succès", relève le politologue Jens Walther, de l'Université de Düsseldorf (ouest).
- Un 'plébiscite pour la chancelière' -
"Cela va être un plébiscite pour la chancelière", explique également à l'AFP le politologue Tilman Mayer de l'Université de Bonn (ouest).
L'an dernier, Mme Merkel a entamé un troisième mandat de chancelière avec une popularité toujours au zénith. Elle recueillait vendredi 67% d'avis positifs dans le dernier baromètre mensuel de la chaîne publique ARD, et semble sans véritable rival pour les élections législatives de 2017 si elle était de nouveau candidate
Au Bundestag, la chambre des députés, la CDU dispose à elle seule de près de la moitié des sièges (311 sièges sur 631), contre 193 pour le Parti social-démocrate (SPD).
Contrainte à l'issue des législatives de septembre 2013 de former une "grande coalition" avec le rival social-démocrate, elle tire aussi les bénéfices de ce "mariage de raison" qui satisfait 53% des Allemands, selon un sondage de l'institut Infratest-dimap.
Selon un sondage publié par l'édition dominicale du quotidien Bild, 56% des Allemands souhaitent un gouvernement Merkel 4.
Dans une Europe en crise, Mme Merkel a réussi à imposer ses vues, en contraignant les pays endettés du Sud à de drastiques mesures d'austérité et en ne se privant pas d'adresser des remontrances à ceux qu'elle juge mauvais élèves.
Alors que les militants de la CDU sont très attachés à la rigueur budgétaire, elle a ainsi tancé ce week-end la France et l'Italie, estimant que leur projets de réformes économiques n'étaient "encore pas suffisants".
Au niveau national, Angela Merkel doit composer avec un allié bavarois remuant, la CSU, l'un des trois partis de sa "grande coalition", qui tente d'exister à l'ombre de la chancelière.
La dernière proposition controversée des conservateurs bavarois en matière de politique d'intégration a suscité tellement de critiques et de quolibets qu'ils ont fait marche arrière lundi: la CSU souhaitait que les immigrés parlent allemand au sein même de leur famille.
Seule véritable ombre au tableau pour Mme Merkel: la montée du parti anti-euro Alternative pour l'Allemagne (AfD) qui vient d'entrer dans trois parlements régionaux de l'est du pays. Cette nouvelle formation occupe à droite le terrain laissé vacant par la CDU depuis qu'elle s'est recentrée, selon les analystes.
La chancelière a exclu toute alliance avec l'AfD.
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