Les Français, selon une enquête officielle, ne se sentent pas plus en insécurité qu'avant et le nombre de cambriolages est stable, mais ils disent constater une hausse des vols de vélos, portables et sacs à main, pour certains avec violence.
L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et l'Insee publient mardi leur huitième enquête annuelle dite de "victimation". Elle consiste a interroger les Français sur les faits de délinquance dont ils disent avoir été victimes.
Elle est, selon ses instigateurs, le "reflet exact" de l'insécurité ressentie, ou non, par la population (plus de 15.000 personnes âgées de 14 ans et plus on été interrogées en 2014) et tranche fortement avec les statistiques officielles.
Sur ce front les nouvelles sont plutôt rassurantes: quelque 17% disent ressentir un "sentiment d'insécurité" chez eux en 2014, pas plus que l'année précédente. Et 21% dans leur quartier, en baisse de 1% par rapport à 2013.
En 2013, selon l'ONDRP, ce sentiment avait été exacerbé par l'explosion des cambriolages. Or, sur ce point, l'enquête montre une stabilisation: le nombre de cambriolages de résidences principales "avoisine les 600.000" en 2013, selon ce que déclarent les Français, pas plus pas moins que lors de la dernière enquête annuelle. 1.600 par jour en moyenne tout de même.
"Nous avions l'an dernier une hausse, il y a là le signe d'une inversion de tendance qui reste à confirmer", remarque Cyril Rizk, l'un des responsables de l'ONDRP. De quoi conforter le gouvernement qui a récemment annoncé une baisse de 4,3%, en un an, de ces vols très mal ressentis par leurs victimes et vilipendés par l'opposition.
- Pas de 'dégradation' -
Autre bonne nouvelle, les violences, "pour la quatrième année consécutive" selon M. Rizk, "sont stables": autour de 2 millions, selon ce que déclarent les Français, un chiffre encore très important.
Mais le criminologue prévient, brisant une idée reçue souvent relayée par les politiques: "Personne ne peut dire , dans le débat public, qu'il y a une augmentation des violences, physiques ou sexuelles".
"Les réponses que nous collectons sont la référence, les gens nous parlent et nous répondent librement", assène-t-il. "Toute personne qui a la perception d'une forte dégradation (de la délinquance) à l'échelle de la France est contredite" par les résultats de cette enquête.
Selon l'ONDRP, cette enquête doit même devenir la "référence" car elle tranche avec les chiffres officiels, souvent tirés des plaintes et enquêtes de la police et de la gendarmerie.
Le gouvernement met progressivement en place un nouvel outil statistique qu'il oppose aux "manipulations" et "trucages" de chiffres imputés à ses prédécesseurs.
L'enquête 2014 montre d'ailleurs, une fois de plus, que les 7,2 millions d'atteintes aux biens (vols, cambriolages, etc.) déclarées par les Français sont deux à trois fois supérieures aux chiffres officiels, car seuls quelque 40% des victimes de vols, par exemple, déposent plainte.
"Nous ne disons pas que tout va bien mais qu'il y a stabilité", insiste encore M. Rizk, "et nous rejetons toute idée de dégradation, ce n'est pas neutre".
Seules ombres au tableau, une "hausse significative" des vols et tentatives avec violence ou menaces : 360.000 Français disent l'avoir vécu contre 270.000 en 2012. Principales cibles des malfaiteurs, selon ce qu'ils ont déclaré aux sondeurs: les femmes de moins de 30 ans victimes de vols violents, "à l'arraché", pour leurs téléphones portables ou leurs sacs à main.
Autre hausse, celle des vols de vélos, 400.000 contre 300.000 auparavant. Mais, là aussi, peu de dépôts de plaintes. Quant à savoir pourquoi, l'ONDRP attend pour se prononcer.
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