Une quarantaine de journalistes ont écrit au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour lui demander de s'engager à lutter contre la corruption, quelques semaines après le scandale LuxLeaks.
"Le scandale des +Luxleaks+ est un exemple récent qui démontre comment les multinationales arrivent à soutirer des arrangements corrosifs aux Etats quand elles pensent que personne ne les voit", soulignent les signataires, venus du monde entier.
Début novembre, quelques jours après son entrée en fonction, un groupe de journaux avait révélé un vaste système d'optimisation fiscale mis en place au Luxembourg quand M. Juncker en était le Premier ministre.
"Nous avons besoin d?avoir accès aux informations en temps voulu sur la manière dont les sociétés et les trusts sont utilisés pour faire circuler l?argent corrompu à travers le système financier européen", affirment les signataires de ce courrier adressé à M. Juncker à la veille de la Journée internationale de lutte contre la corruption. Parmi eux figure le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi.
Ils estiment que la directive anti-blanchiment "offre l?occasion de garantir que les informations relatives à la propriété réelle des sociétés et des trusts soient en accès public, permettant aux journalistes, aux ONG et à tout un chacun de surveiller les liens entre des criminels potentiels et leur utilisation de ces structures légales qui restent opaques à l?heure actuelle".
En mars, le Parlement européen a voté à une écrasante majorité un texte issu d'une proposition de la Commission européenne prévoyant notamment l'inscription du nom des bénéficiaires effectifs des sociétés, fondations et fiducies, dans des registres publics afin d'empêcher de fausses entreprises de transférer de l?argent sale. Mais le Parlement et les Etats doivent encore se mettre d'accord pour que la directive puisse entrer en vigueur.
Les signataires appellent M. Juncker "à encourager cette étape décisive pour lutter contre un fléau qui porte atteinte aux droits des personnes vulnérables en Europe et à travers le monde et menace la crédibilité et l?intégrité du marché européen".
Leur démarche est soutenue notamment par l'ONG One, qui appelle l?UE à "inclure impérativement la mise en place de registres publics des bénéficiaires effectifs des sociétés écrans et des trusts, pierres angulaires de la corruption, dans la directive anti-blanchiment d?argent en cours de négociation".
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