Une semaine cruciale pour l'avenir de l'Ukraine s'est ouverte lundi avec en ligne de mire l'entrée en vigueur espérée mardi d'une trêve dans l'Est prorusse et les premières négociations de paix depuis trois mois entre Kiev et les rebelles.
Les deux camps se sont mis d'accord la semaine dernière sur une nouvelle trêve le 9 décembre qui, si elle est respectée, doit aboutir au retrait des armes lourdes du front et à la création d'une zone tampon.
Ce "Jour de silence" devrait coïncider avec la relance des pourparlers de paix à Minsk, mais des incertitudes restaient lundi soir sur la date du début de cette rencontre destinée à mettre fin au conflit dans l'est du pays qui a fait plus de 4.300 morts en huit mois selon l'ONU.
Le président ukrainien Petro Porochenko a invité les négociateurs à se retrouver mardi dans la capitale bélarusse, les rebelles disant préférer un report jusqu'à vendredi.
"Nous allons participer aux négociations, mais nous voulons être mieux préparés", a indiqué à l'AFP Andreï Pourguine, le président du "Parlement" de la DNR.
Une source dans l'entourage du dirigeant de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a pour sa part indiqué que la date du 9 était toujours d'actualité, même si "rien n'est sûr à l'heure actuelle".
Interrogé par l'AFP, le service de presse de Porochenko a dit lundi soir "ne pas disposer d'informations" sur la date.
Ces négociations visent à relancer le processus de paix entamé début septembre à Minsk entre le Groupe de contact composé de représentants de l'Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les rebelles.
Kiev demande toutefois l'annulation des élections séparatistes qui se sont tenues le 2 novembre dans les territoires sous contrôle des rebelles, ce qui sera sans doute l'un des principaux points de blocage.
Le président ukrainien a souligné lundi que ces accords seraient "la base d'un règlement pacifique" du conflit. Il a également appelé à une réunion du Groupe de contact sur l'Ukraine "dès que possible" pour mettre en oeuvre le nouveau cessez-le-feu.
Ces initiatives de paix, qui ne sont pas les premières, sont toutefois à prendre avec prudence, les trêves précédentes ayant échoué. Les rebelles et l'armée ont d'ailleurs d'ores et déjà annoncé qu'ils n'hésiteraient pas à répliquer si l'autre camp ne respectait pas le cessez-le-feu.
Les combats n'ont d'ailleurs pas perdu en intensité pendant le week-end, provoquant la mort d'au moins 11 civils. Les autorités ukrainiennes ont pour leur part annoncé un soldat tué et neuf blessés en 24 heures.
- Le FMI à Kiev mardi -
Parallèlement à ces efforts, le bras de fer entre la Russie et les Occidentaux s'est accentué ces derniers jours. La chancelière allemande Angela Merkel a accusé dimanche Moscou de "causer des difficultés" à ses voisins, jugeant "bonne" la politique européenne de sanctions économiques adoptées contre Moscou.
Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a pour sa part mis en garde lundi Moscou, l'exhortant à "respecter les accords de Minsk" ou à en "payer le prix" le cas échéant.
En visite à Kiev, le ministre canadien de la Défense Rob Nicholson a estimé que les Occidentaux devaient "continuer de maintenir la pression sur la Russie pour qu'elle commence à respecter l'indépendance de l'Ukraine".
La Russie, qui dément toute implication dans le conflit chez son voisin, est frappée par des sanctions qui mettent son économie à rude épreuve.
Samedi, le président français François Hollande avait toutefois tenté, de concert avec Angela Merkel, de rétablir le dialogue en rencontrant samedi à Moscou Vladimir Poutine.
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