Ils traduisent une réalité : avec la région Centre et l’Ile-de-France, la Haute-Normandie est l’épicentre mondial de la filière de la parfumerie-cosmétique. Hermès, Johnson & Johnson mais aussi des PME - Pulvorex à Ouville-la-Rivière, CERTAM à Saint-Étienne-du-Rouvray - y sont également présentes. Pourquoi ?
Des géants cosmétiques en Normandie
La majorité des universités, laboratoires et entreprises de la filière est regroupée dans la Cosmetic Valley, une structure qui fait office de cluster pour regrouper des entreprises et les rendre plus fortes à l’international et de pôle de compétitivité (encourager l’émergence de projets de recherche). Du prototypage au développement en passant par la commercialisation, tous les maillons de la chaîne cosmétique œuvrent en Haute-Normandie.
Jean-Luc Ansel, directeur général de la Cosmetic Valley, voit une raison historique à ce statut de berceau de la cosmétique : “Les grandes marques – Dior, Guerlain – étaient à Paris depuis Louis XIV car le marché était là. Mais la Direction de l’Aménagement du Territoire a poussé ces entreprises, dans les années 1960, à quitter l’Ile-de-France. Pour ne pas trop s’éloigner de leur marché, ces entreprises sont restées le long des frontières de l’Ile-de-France.” Et le responsable de justifier la présence de grands laboratoires et PME, essentiellement axés sur la sécurisation des produits cosmétiques ou l’implantation d’Hermès ou de Johnson & Johnson dans l’Eure.
Bruno Beuve-Mery, gérant de MVO, une PME de l’agglo rouennaise qui fait dans le soufflage de verre et la distribution de matériel pour laboratoires pharmaceutiques et dans une moindre mesure parapharmaceutiques, évoque une seconde raison : “La présence des ports a permis l’arrivée d’industries et de grandes entreprises dans la région.”
Ainsi, pendant que les Hauts-Normandes s’appliquaient des crèmes de soins fabriquées près de chez elles, les entreprises locales brassaient des millions. Logiquement, selon Jean-Luc Ansel. “La force de nos entreprises, c’est le made in France. Quand notre produit est vendu en Chine, on sait qu’il est sûr et performant”, commente-t-il. Car oui, les clients peuvent réduire la facture en allant voir d’autres entreprises à l’étranger, mais avec le risque de tomber sur une qualité moindre.
La cosmétique régionale serait-elle donc un terrain d’excellence imperméable à la crise ? Gérard Sannier, patron de Pulvorex, PME de packaging cosmétique près de Dieppe, et qui culmine à 6 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année, nuance : “La crise ne nous a pas touchés jusqu’à l’année dernière. Nous tirions notre épingle du jeu Mais depuis un an, c’est de plus en plus difficile.”
De quoi menacer une filière phare de l’économie locale ? Pas encore.
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